Les pays de l’alliance Opep+, dont l’Algérie, envisagent une reconduction de leur décision de réductions volontaires au-delà du mois de mars prochain, si les conditions du marché l’exigent, indique le ministre de l’Energie et des Mines. «Le ministre Mohamed Arkab a informé que l’OPEP et ses partenaires de la Déclaration de Coopération demeurent extrêmement vigilants et attentifs à l’évolution des fondamentaux du marché pétrolier à court terme.
En cas de nécessité, il n’a pas exclu la possibilité d’une prolongation des réductions volontaires au-delà du premier trimestre 2024. De même, des mesures additionnelles pourraient être envisagées si elles s’avèrent nécessaires afin d’assurer une stabilisation durable du marché pétrolier», souligne la même source dans un communiqué.
Mohamed Arkab a réitéré en outre la décision prise par l’Algérie le 30 novembre dernier de procéder à une réduction volontaire et supplémentaire de sa production de pétrole brut, soit une diminution de 51 000 barils par jour, pour la période allant du 1er janvier au 31 mars 2024.
«Cette mesure, adoptée de manière préventive et en concertation avec plusieurs membres de l’OPEP+, vise à réaligner le marché pétrolier international sur ses fondamentaux intrinsèques plutôt que de le soumettre aux fluctuations irrationnelles des spéculateurs, responsables de la volatilité accrue et de l’instabilité observées», affirme le ministère de l’Energie.
Celui-ci précise par ailleurs que «toutes les mesures nécessaires ont été prises avec l’Agence de Valorisation des Hydrocarbures (Alnaft), la société pétrolière nationale Sonatrach et ses partenaires. L’objectif de ces actions est de garantir que l’Algérie respecte intégralement son engagement à réduire volontairement sa production tout au long du premier trimestre prochain.» L’Arabie Saoudite et la Russie, ont appelé, pour leur part, dans le sillage de la visite du président russe en Arabie Saoudite, tous les membres de l’OPEP+ «à adhérer à un accord sur la réduction de la production pour le bien de l’économie mondiale».
Ils ont souligné «l’importance de poursuivre cette coopération et la nécessité pour tous les pays participants d’adhérer à l’accord OPEP+, d’une manière qui serve les intérêts des producteurs et des consommateurs et soutienne la croissance de l’économie mondiale», a aussi indiqué un communiqué publié par le Kremlin.
«Les deux parties ont salué la coopération énergétique étroite entre elles et les efforts réussis des pays de l’OPEP+ pour renforcer la stabilité des marchés pétroliers mondiaux», indique encore le communiqué. L’agence de presse officielle saoudienne SPA a déclaré également que le prince héritier, Mohamed Ben Salmane, et Vladimir Poutine avaient souligné lors de leur rencontre la nécessité pour les membres de l’OPEP+ de s’engager à respecter l’accord du groupe.
Riyad et Moscou appellent à l’adhésion à l’accord de réduction
Le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz ben Salman, a souligné la semaine dernière, dans une déclaration à Bloomberg que les réductions de production de l’OPEP+ pourraient s’étendre au-delà de mars 2024 si le marché l’exige. Il a également critiqué les commentateurs pour leur incapacité à comprendre l’accord sur la production et a suggéré que cela changerait une fois que «la réalité de l’accord» sera comprise. «Je crois honnêtement que les 2,2 millions de barils par jour, qui seront déduits volontairement des quotas de l’Opep+, permettront de surmonter la constitution habituelle de stocks qui se produit habituellement au premier trimestre», a déclaré le prince Abdelaziz Ben Salmane, faisant référence aux réductions globales de l’OPEP+ pour le premier trimestre 2024.
Le vice-Premier ministre russe, Alexander Novak, a déclaré de son côté que l’OPEP+ était prête à prendre des mesures supplémentaires et à approfondir les réductions de la production pétrolière pour éviter la volatilité et la spéculation sur le marché.
Hier, dernier jour de cotation de la semaine, les prix du pétrole ont repris du terrain suite aux déclarations de certains membres de l’alliance en faveur de la réduction de la production.
Les contrats à terme sur le brut Brent sont remontés au-dessus de 75 dollars le baril, tandis que les contrats à terme sur le brut américain West Texas Intermediate se négociaient à nouveau au-dessus de 70 dollars le baril. Les deux indices de référence avaient chuté à leur plus bas niveau depuis fin juin lors de la séance précédente et se dirigeaient hier, en dépit de leur légère remontée, vers une septième baisse hebdomadaire consécutive.