Le 11e congrès du Front de libération nationale (FLN), prévu à la fin du mois en cours, démarre très mal. La campagne d’exclusion de cadres contestataires, menée récemment par le secrétaire général du parti, Abou El Fadhel Baadji, suscite déjà le mécontentement.
Des sénateurs du parti menacent de boycotter les travaux de ces assises. Dans un communiqué rendu public hier, ces membres de la Chambre haute du Parlement soulignent que «le parti continue de patauger dans une guéguerre interne, marquée par des divisions et des exclusions arbitraires ayant ciblé les meilleurs cadres du FLN». Selon les rédacteurs de ce communiqué, dont El Watan détient une copie, les dernières exclusions décidées par la direction de l’ex-parti unique «ne sont aucunement justifiées».
«Elles répondent seulement à des calculs personnels étriqués, loin de tout esprit de responsabilité et de militantisme», écrivent ces sénateurs. Cette réaction intervient suite à la décision de la commission de discipline du parti, actionnée par Abou El Fadhel Baadji, de radier un nombre de cadres, jugés comme étant les meneurs de la fronde. Les concernés par cette décision sont, rappelons-le, le vice-président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Ahmed Kharchi, et le chef du groupe parlementaire du parti au Conseil de la nation, Ahmed Latifi.
Deux autres cadres et pas des moindres du parti ont été de cette énième cuvée de radiés, à savoir la présidente de l’Assemblée populaire de wilaya d’Alger, Nadjia Djilali, pour non-respect des lois et du règlement intérieur du FLN, ainsi que le sénateur Samir Zoubiri. Pour les signataires de ce communiqué, «il y a une fuite en avant de la direction du parti qui tente de préparer le congrès selon sa propre orientation, loin de toute volonté de réunifier les rangs».
«Nous regrettons également l’entêtement du secrétaire général qui veut anéantir tout ce qui est beau au sein des structures du FLN», ajoutent les signataires. Ce faisant, ils exigent «l’annulation des décisions prises à l’encontre des cadres exclus», «la participation de tous les cadres ayant la qualité de congressiste à ce rendez-vous», ainsi «que la tenue d’une session du comité central avec tous ses membres à la veille de ce congrès pour élire une commission qui se chargera de la gestion des travaux».