Cette finale a permis à quatre jeunes orateurs d’étaler leurs talents, donnant un bel exemple de maîtrise de la langue et des techniques du discours, malgré le trac et le stress.
Depuis son lancement en 2019, le Concours Eloquentia organisé par l’Institut français de Constantine (IFC) ne cesse de prendre de l’importance. En témoigne cet engouement certain au sein des jeunes candidats de tous bords, dont le nombre augmente d’année en année. «Eloquentia est un projet culturel et sociétal d’intérêt général construit autour d’un cadre de valeurs: le respect, l’écoute et la bienveillance. Ce programme permet à la jeunesse de s’affirmer et de s’exprimer librement à travers la prise de parole en public», soutiennent ses organisateurs.
Entamé avec 30 candidats sélectionnés pour l’édition 2022, ayant bénéficié d’un encadrement, de master classes d’initiation à la prise de parole en public, avant de passer les épreuves des quatre tours éliminatoires, le concours est arrivé à sa phase finale, samedi 23 avril, réunissant quatre jeunes orateurs (deux garçons et deux filles) pour une épreuve de bonne facture organisée à l’IFC.
Une finale qui a tenu ses promesses et maintenu le suspense jusqu’à la fin. Appelés à prononcer des discours sur des questions aussi pertinentes telles que «La majorité fait-elle loi ?» et «L’esclave se conçoit-il sans maitre ?», Zaki Boussouf, Maya Ithri Bouzid, Nazim Anis Bouzidi et Ibtihel Kherkhache, qui se sont durement préparés pendant la semaine, ont étalé tous leurs talents pour convaincre le jury, ne manquant pas de séduire un public qui les suivait religieusement.
Cela ne pouvait pas l’être autrement pour une pareille opportunité durant laquelle des jeunes Algériens ont montré de quoi ils sont bien capables en s’exprimant librement sur des sujets divers, donnant un bel exemple de maîtrise de la langue et des techniques du discours, de la bonne préparation du contenu, de la gestion efficace du temps et des émotions, malgré le trac et le stress, surtout s’ils trouvent un bon encadrement. Un sentiment de fierté que d’écouter ces jeunes disserter et même « philosopher » avec bonheur, joie et humour, en faisant appel aux citations de personnalités universelles.
Des talents prometteurs
Classée quatrième à l’issue de cette finale, Ibtihel Kherkhache, étudiante en 5e année pharmacie n’a pas caché sa satisfaction. «Je n’étais pas stressée avant la finale, mais après le passage des trois premiers concurrents qui ont brillé par leurs prestations, j’ai été prise par l’angoisse ; mais enfin ce résultat est très satisfaisant pour moi ; c’est ma deuxième participation après celle de 2019 durant laquelle j’ai été éliminée au premier tour; pour cette édition, j’ai énormément progressé grâce aux ateliers qui nous ont appris beaucoup de choses», s’est-elle confiée à El Watan.
Le troisième de cette finale a été Zaki Boussouf, étudiant en 3e année à l’École nationale supérieure de Biotechnologie de l’université Constantine 3, qui était très heureux pour cette performance. «Pour ma première participation à ce concours, le fait d’atteindre la finale était déjà un exploit, surtout après avoir réussi à passer les quatre tours éliminatoires ; je suis satisfait de ma prestation, malgré le stress et un peu de trac sur scène ; je remercie tous ceux qui m’ont encouragé et aidé pour arriver à ce stade, notamment nos formateurs qui ont fourni beaucoup d’efforts durant les ateliers», a-t-il déclaré.
Étudiante en 5e année médecine, Maya Ithri Bouzid est à sa seconde participation après son élimination en demi-finale lors de l’édition de 2020. Cette fois-ci, elle a pris sa revanche en décrochant une seconde place bien méritée.
Celle qui porte le prénom berbère Ithri qui veut dire «Étoile» a brillé sur scène grâce à un discours bien mené de bout en bout. «J’ai appris de ma première expérience et j’ai préparé ce discours dans son aspect philosophique, comme j’ai profité également de mon expérience dans l’écriture des nouvelles, mais aussi de mes activités au sein de l’association des étudiants en médecine», a-t-elle révélé.
Maya s’est dite reconnaissante envers les encadreurs et les formateurs de ce concours, sans oublier, bien sur, sa mère, venue l’encourager dans cette finale, et qui était toujours présente à ses côtés.
Le vainqueur de l’édition 2022 n’est plus à présenter, puisqu’il a raté de peu le sommet du podium en 2021, se contentant d’une 2e place. Étudiant en 3e année médecine, Nazim Anis Bouzidi, supporté par un public émerveillé par ses talents, a crevé l’écran lors d’une prestation époustouflante.
Discret et peu bavard, il s’est montré très confiant en ses capacités. «Après l’expérience de l’année écoulée, j’ai bien préparé mon discours surtout qu’on nous a donné le sujet il y a une semaine, et je n’ai pas manqué de mettre une touche d’humour pour bien maintenir l’attention du public», a-t-il confié à El Watan. Meilleur orateur de Constantine, Nazim devra se préparer pour la phase finale internationale du plus grand concours de prise de parole francophone qui aura lieu au mois de juin prochain.