L’un des acquis phares de ce projet, financé par l’Union européenne (UE) à hauteur de 5,8 millions de d’euros et piloté par Expertise France, est le lancement à Sidi Aich d’un laboratoire d’analyses de référence nationale accrédité par Algerac.
Le programme d’appui au secteur agricole PASA «Oléiculturepôle Soummam» est dans sa dernière ligne droite. Selon les premiers résultats enregistrés de l’amont à l’aval, le bilan s’annonce positif. Les actions qui ont touché dans une première phase trois wilayas à fort potentiel de production d’huile d’olive (Béjaia, Tizi Ouzou et Bouira) et élargi à cinq wilayas (Jijel, Bordj Bou Arréridj, Sétif, Médéa, Boumerdès) a démarré en 2018 pour s’achever cette année. Il a bénéficié à 50 000 producteurs et 1000 moulins à travers les huit wilayas concernées grâce au Dispositif d’appui conseil (DAC).
Au total, 60 conseillers sont aujourd’hui sur le terrain, 17 formateurs accompagnent également le programme à travers 34 référentiels de formations conçus à cet effet. L’un des acquis phares de ce projet, financé par l’Union européenne (UE) à hauteur de 5,8 millions de d’euros et piloté par Expertise France, est le lancement à Sidi Aich (dans la localité de Takertiez) d’un laboratoire d’analyses de référence nationale accrédité par Algerac et agréé par le COI (Conseil oléicole international) pour mesurer (entre autres) les contaminant dans l’huile d’olive et délivrer des bulletins d’analyse officiels comprenant les certificats «zéro résidus». Ce centre, le premier du genre en Algérie, est en phase d’installation et d’équipements.
On retiendra également la mise en place de huit sites pilotes en cours d’aménagement sur le territoire (dont deux aux groupes de femmes) qui permettront aux producteurs de découvrir les bonnes pratiques d’aménagement et de culture du verger d’olivier adapté au dérèglement climatique en cours. Sur le plan de la biodiversité, le PASA soutient une opération de caractérisation génétique des variétés algérienne d’oliviers réalisée par l’ITAF (Institut technique de l’arboriculture fruitière et de la vigne) avec le CRBT (Centre de recherches en biotechnologie) de Constantine.
Il s’agit de conserver et valoriser ce patrimoine national. Par ailleurs, un appel à projet doté de 44 millions de dinars a permis d’encourager 16 lauréats dans leurs initiatives économiques, dont plusieurs projets pour la valorisation des sous-produits de l’olivier (réduire les pollutions, créer richesses et emplois). C’est un groupe de femmes de Yakouren qui est arrivé en tête des lauréats pour la création d’une coopérative de produits dérivés de l’olivier.
Sur l’aval de la filière, le programme a organisé la sélection et participation de 15 moulins au plus grand salon agroalimentaire mondial le SIAL à Paris sous la bannière commune «sélection des huiles d’olive d’Algérie». Aussi, une grande étude marketing-packaging de l’huile d’olive algérienne commandée par le PASA à PC sera bientôt livrée pour contribuer à la stratégie nationale de la filière et répondre au grand problème de conditionnement des produits pour sortir du «tout plastique».
En matière de commercialisation, le PASA appuie la création d’un groupement régional de producteurs d’huile d’olives dédié à l’export. Dans ce cadre, six moulins dont un major se réunissent pour mutualiser des activités pour l’achat, le conditionnement et l’export.Consolider les acquis autour du cortège de l’olivier Après toutes ces étapes, le programme est en phase de passer à une autre étape. En effet, fort des résultats enregistrés à travers de nombreux éléments de capitalisation le programme oléicole s’annonce dans la continuité pour d’autres produits.
Le ministère de l’Agriculture et du développement rural a affiché l’intérêt de poursuivre les actions initiées dans ce cadre pour bénéficier à d’autres filières et sur un territoire plus étendu. «Le ministère de l’Agriculture et l’Union européenne sont d’accord sur le principe d’une nouvelle étape», nous informe Olivier Rives, chef de projet pôle Soummam. Ainsi, après avoir fortement appuyé la filière oléicole y compris dans la gestion de l’eau, l’agro-industrie et la pollution agricole (PASA), le programme se prépare à travailler sur le cortège de l’olivier.
L’UE et les partenaires algériens en particulier les ministères de l’agriculture, de l’industrie, du commerce considèrent en effet qu’il y a avancées sur le PASA qu’il faut consolider et élargir à la fois sur le plan des territoires et sur les filières pour arriver à un équilibre qui permettra aux familles rurales de se maintenir, voire même, selon Olivier Rives «d’accueillir de nouvelles populations à travers les métiers périphériques».
Il s’agit de proposer aux jeunes des alternatives, mettre l’accent sur la valorisation de des différentes filières. «Pour créer de la valeur et des emplois, on doit introduire de la complexité dans la chaîne de production, on doit certifier les produits et les services, les labelliser et faire du marketing territorial», estime le chef du projet PASA pour qui l’initiative est «totalement inédite» pour un objectif clair à savoir maintenir les populations et créer des richesses dans des régions de montagne ou le potentiel qualitatif est important et préserver la biodiversité.