Déjà bien installée dans nombre de pays et fortement exacerbée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la précarité énergétique est devenue ce grand problème planétaire auquel il faut remédier en urgence. S’avérera, par conséquent, irréversible la transition vers un monde plus résilient et de moins en moins dépendant des énergies fossiles.
Et le développement à plus vaste échelle de l’éolien en mer, au potentiel «quasi illimité» mais qui fournit actuellement à peine 0,3% de l’électricité mondiale, constitue l’une des meilleures, voire la seule alternative à même d’assurer la sécurité énergétique, notamment dans les pays pauvres et en développement, où des centaines de millions de ménages n’ont toujours pas accès à l’électricité et des millions d’autres ont, au mieux, un accès très peu fiable ou limité.
C’est ce qui rend si importants et déterminants pour ces pays les échanges et le partage d’expériences avec les grandes puissances des technologies énergétiques propres que Seanergy, Forum mondial dédié aux énergies renouvelables offshore, devrait rassembler du 20 au 21 juin à Paris.
Pas moins de 4000 dirigeants et experts de la filière ainsi qu’un panel de haut niveau composé de décideurs économiques et politiques issus des quatre coins du globe, dont des Algériens, y sont attendus. Pendant deux jours, les participants pourront également explorer les innovations au service de la transition énergétique et auront l’occasion de rencontrer, pour d’éventuels relations d’affaires ou accords de partenariats, des professionnels et des leaders de la filière, quelque 250 exposants, qui devront présenter à Porte de Versailles leurs projets, leurs recherches et leur vision des solutions futures s’y rapportant.
La veille, soit le 19 juin, devrait se tenir en amont de Seanergy, toujours dans l’Hexagone, la 9e édition des Assises des énergies marines renouvelables, sous le slogan «Soyons collectivement à la hauteur des enjeux !» Seront réunis à la Maison de l’Océan Paris, et ce, à l’initiative du Syndicat des énergies renouvelables (SER), d’autres acteurs de la filière, pouvoirs publics, représentants politiques, élus, organisations et associations œuvrant pour la protection de l’environnement dans le monde.
A cet événement, la participation de pays sous la menace de l’insécurité énergétique, comme l’Algérie, aujourd’hui plus que jamais déterminée à concrétiser avec succès sa transition énergétique, serait une opportunité d’échanger et d’établir des contacts avec les voisins européens, pionniers de l’éolien offshore ; le premier parc éolien a été inauguré au Danemark en 1991, l’Allemagne et la Grande-Bretagne sont actuellement premiers producteurs au monde. D’autant que dans le cadre d’un plan visant à installer 4 GW à l’horizon 2024, un appel d’offres pour 1 GW de projets verts, dont une bonne partie devant sortir de mer, nécessitant la mobilisation d’environ 800 millions de dollars d’investissements, serait en cours de préparation.
Des firmes allemandes, françaises et autres, qui trônent sur le marché européen, commencent déjà à se frotter les mains, bien que les besoins domestiques sont très importants. En effet, «la filière de l’éolien en mer devrait atteindre une capacité de 300 gigawatts (GW) d’ici à 2050, dont 57 GW au large des côtes françaises. La filière s’accorde pour porter un objectif réaliste de 50 GW à cet horizon. La signature, en mars 2022, du pacte pour l’éolien en mer trace la feuille de route pour atteindre ces objectifs et les engagements industriels, de contenu local et de création d’emplois», est-il indiqué dans l’invitation adressée à notre rédaction par le SER.
Estimant que les énergies marines renouvelables (EMR) ont, elles aussi, un rôle crucial à jouer dans l’atteinte des objectifs climatiques et la transition énergétique mondiale, le SER fera savoir que la filière de l’éolien en mer devrait atteindre une capacité de 300 gigawatts (GW) d’ici à 2050, dont 57 GW au large des côtes françaises. De son côté, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) mise sur une capacité installée mondiale se situant à 70 GW en 2030 et 350 GW en 2050.
En Europe, qui «devrait rester le moteur de cet essor», les parcs déjà existants offrent aujourd’hui une capacité de près de 20 gigawatts pour passer à 130 GW d’ici 2040. Cependant, s’inquiète cette agence, qui compte plus de 160 Etats membres et dont le siège est à Abou Dabi, «plusieurs freins et interrogations demeurent pour permettre une accélération du déploiement de ces projets et l’atteinte des objectifs français et européens».