L’OPEP+ a été très active au cours des douze derniers mois, en vue de soutenir le marché et maintenir les prix du pétrole au-dessus de 80 dollars le baril, tout en faisant face à des facteurs géopolitiques en cascade, et de forts vents contraires ciblant ses parts de marché, et son emprise sur l’évolution des cours mondiaux de l’or noir.
L’Organisation et ses alliés ont dû, contrairement à leurs habitudes, se positionner clairement face à des analyses parfois tendancieuses - y compris de la part de l’AIE - sur la situation du marché pétrolier et l’évolution de la demande, mais aussi l’avenir des combustibles fossiles, à l’occasion de la tenue de la Cop 28, ou encore face à des accusations mettant en cause la nature «politique» de la stratégie des quotas.
L’Opep+ a également dû continuer à chercher des solutions en dehors du système rodé de consensus interne, afin de soutenir le marché et faire face aux nombreux facteurs de perturbation des marchés, loin des fondamentaux. A titre d’exemple, les réductions volontaires enclenchées en 2022, sont devenues en 2023, une des clés de sortie de crise auxquelles a recours, quasi- systématiquement l’Opep+ qui doit composer notamment avec la recrudescence des facteurs géopolitiques. En 2023, l’OPEP+ a dû également se mobiliser pour maintenir sa cohésion face à des problèmes internes, apparus notamment lors de ces deux dernières conférences tenues en 2023.
L’Angola, qui a protesté contre la réduction de son quota, a fini par annoncer tout récemment, sa sortie du groupe mettant en cause la limite de production qui lui a été imposée pour 2024, même si du point de vue de l’offre mondiale la production angolaise ne peut faire de différence dans l’immédiat, étant donné les capacités réduites du pays qui peine depuis longtemps à produire conformément à ses engagements au sein de l’Opep+. Au fil des réductions, l’OPEP dispose désormais d’environ 5,5 millions de barils/j de capacité inutilisée.
Un chiffre qui devrait augmenter au cours des mois à venir, compte tenu des réductions les plus récentes annoncées par le groupe de producteurs. Une capacité inutilisée qui devrait donner une certaine confiance aux marchés, et une marge de manœuvre appréciable aux producteurs Opep+.