L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a laissé sa prévision de croissance de la demande mondiale pour 2023 inchangée à 2,3 millions de barils par jour, dans son rapport du mois d’avril, avec une légère révision à la baisse pour le demande de la zone OCDE, compensée par une révision à la hausse pour les autres pays notamment en Asie.
Le rapport indique également que l’estimation de la demande de brut de l’OPEP en 2023 restera inchangée par rapport à son rapport précédent à 29,3 millions de b/j. Au premier trimestre 2023, l’Organisation estime que «la demande mondiale de pétrole a augmenté de 2,1 millions de b / j en glissement annuel grâce à un fort rebond de la demande de pétrole de la Chine, ainsi qu’à de solides données sur la demande de pétrole dans d’autres pays non membres de l’OCDE, en particulier au Moyen-Orient et en Asie», indique le rapport.
Le document prévoit en outre une croissance annuelle de 2,4 millions de b/j au deuxième trimestre, de 2,5 millions de b/j au troisième trimestre et de 2,3 millions de b/j au quatrième trimestre de 2023. Le rapport souligne que la production de pétrole brut de l’OPEP avait chuté de 86 000 b/j à 28,80 millions de b/j en mars.
En termes de stocks de pétrole, l’OPEP a déclaré que les stocks commerciaux de l’OCDE avaient augmenté de 14,1 millions de barils en février pour atteindre 2,87 milliards de barils, soit quelque 18 millions de barils au-dessus de la moyenne quinquennale, mais 54 millions de barils en dessous de la moyenne 2015-2019.
Le rapport de l’OPEP est également optimiste dans son estimation de la production russe face aux sanctions occidentales, par rapport à certaines autres sources, affirmant que «la production russe avait augmenté de 175 000 b/j pour atteindre 11,4 millions de b/j en février, comprenant 10 millions de b/j de brut et 1,4 million de b/j de liquides et de condensats de gaz naturel».
Le nouveau rapport de l’OPEP – qui précède celui de l’AIE, voix de l’OCDE – fait suite à l’annonce surprise le 2 avril, de réductions supplémentaires de la production par le groupe de producteurs Opep+, décrite dans le rapport comme un effort «implacable et déterminé» pour soutenir la stabilité du marché pétrolier. L’OPEP a signalé des risques baissiers pour la demande estivale de pétrole dans le contexte des réductions de production annoncées ce mois-ci par les producteurs de l’OPEP+, mettant en lumière les facteurs à l’origine de la décision surprise qui a conduit à une hausse de prix du pétrole.
Certains membres de l’Opep+, qui comprend l’OPEP, la Russie et d’autres, ont annoncé de nouvelles réductions volontaires de production le 2 avril prenant effet à partir de mai. Ce mouvement inattendu a incité les cours du pétrole à remonter vers 87 dollars le baril, après avoir baissé en dessous de 80 dollars pour le Brent.
«Compte tenu des incertitudes entourant la dynamique actuelle du marché pétrolier, plusieurs pays dans la Déclaration de coopération (DoC) ont annoncé des ajustements volontaires supplémentaires à partir de mai 2023 et jusqu'à la fin de l'année, rappelle l’Opep, qui souligne que «la décision est intervenue en appui à l’effort continu et déterminé de la DoC pour soutenir la stabilité du marché du pétrole».