Au cours des deux premiers mois de l’année en cours, le pays à partir duquel l’Italie a importé le plus de gaz est l’Algérie. Les importations italiennes en gaz russe ont diminué en janvier et février, annonce un bilan du ministère italien de la Transition écologique.
Cette diminution du niveau des achats de gaz russe a été concomitante à la hausse du niveau des exportations algériennes, rapporte la même source citée par la presse italienne. «1,7 milliard de mètres cubes ont été importés de ce pays de l’Afrique du Nord contre 1,3 milliard à partir de Russie» explique-t-on dans la presse italienne en précisant qu’il est encore prématuré de dire si cette tendance se maintiendra encore pour les mois de mars et ceux à venir.
«Selon les dernières données publiées par le ministère de la Transition écologique, en janvier 2022, l’Italie a drastiquement réduit ses importations de gaz russe. Sur environ 9,7 milliards de mètres cubes de méthane, plus ou moins 6,4 mds ont été importés de différents pays : c’est près de 44% de moins qu’à la même période en 2021», est-il encore souligné.
La tendance baissière des importations italiennes auprès de la Russie avait commencé avant la guerre en Ukraine et s’est consolidée après le début des hostilités alors que l’Italie cherchait, à l’instar d’autres pays européens, à réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe. Mais le désengagement de la source russe ne se fera pas aussi facilement.
Selon la même source, l’Italie devra faire face à un processus long et compliqué. «Il est encore prématuré de faire des prévisions à court terme…Les premiers signes d’un désengagement effectif de la Russie en matière d’approvisionnement en gaz ne se feront pas sentir avant 2023 et d’ici là il sera encore très difficile de s’en passer». Pour la production de l’énergie, l’Italie importe la quasi-totalité de ses besoins de gaz à hauteur de 95% dont 40% à partir de la Russie, 31% de l’Algérie, 9% du Qatar, 10% de l’Azerbaïdjan et 4% de Libye.
L’Italie a renforcé ces dernières semaines, ses liens et contacts avec l’Algérie en vue d’augmenter les quantités de gaz importées. Grâce à la coopération énergétique, l’Algérie est le premier partenaire commercial de l’Italie sur le continent africain et dans la zone Moyen-Orient-Afrique du Nord.
Dès le début de la crise ukrainienne, l’Italie s’est systématiquement tourné vers le voisin du sud qu’est l’Algérie (son deuxième fournisseur de gaz après la Russie) en vue d’assurer des approvisionnements supplémentaires en gaz.
Les relations entre les deux pays ont connu ces derniers mois un nouvel élan marqué par une volonté commune de tisser un partenariat solide et durable. «Rome veut un partenariat stratégique avec Alger», a affirmé le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, lors de l’ouverture, lundi dernier, des travaux de la réunion de dialogue stratégique entre les deux pays.
La coopération économique tient une place importante dans ce dialogue qui tend à s’intensifier davantage, notamment à la faveur de la visite d’Etat que compte effectuer en mai prochain, le président Tebboune à Rome.