L’OPEP+ pourrait envisager de poursuivre ses réductions actuelles de l’approvisionnement en pétrole au cours du second trimestre 2024, dans le but d’éviter une offre excédentaire et soutenir les prix, indiquent des analystes de l’industrie pétrolière.
L’Opep et ses partenaires décideront officiellement, lors de leur prochaine réunion prévue début mars, s’ils prolongent ou non les restrictions d’environ 2 millions de barils par jour au-delà du premier trimestre 2024.
«Avec le ralentissement de la croissance de la demande mondiale et l’augmentation de la production de brut aux Etats-Unis, l’OPEP+ devra peut-être persévérer et reconduire ses coupes au deuxième trimestre 2024, en vue de stabiliser le marché et éviter un ‘‘effondrement’’ des prix», estime une enquête Bloomberg.
Alors que l’ OPEP+ n’a pas annoncé ses plans officiels pour le deuxième trimestre et n’a pas encore fixé de date pour discuter des plans pour le deuxième trimestre, l’enquête prédit dans une large majorité que l’OPEP+ sera contrainte de prolonger les réductions jusqu’au deuxième trimestre 2024.
La plupart des analystes interrogés estiment, selon Bloomberg, que «l’OPEP+ est susceptible de prolonger ses réductions au prochain trimestre», alors que d’autres estiment que «l’alliance pourrait augmenter ses réductions de production, après que certains de ses membres, dont l’Irak et le Kazakhstan, aient continué à surproduire en janvier».
Lors de la 52e réunion de son Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC), tenue le 1er février 2024, l’Opep+ avait décidé de maintenir sa politique de production pétrolière inchangée, tout en continuant à surveiller le marché pour une éventuelle intervention si cela est nécessaire.
Le Comité avait décidé de continuer «d’évaluer de près les conditions du marché, et de surveiller la conformité des ajustements de production et des ajustements volontaires supplémentaires de production annoncés par certains pays participants de l’OPEP et non OPEP en avril 2023, ainsi que des ajustements ultérieurs en novembre 2023».
A l’issue de la réunion, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, avait indiqué que «les pays de l’OPEP+ surveillent, attentivement et de manière constante, l’évolution du marché pétrolier international, compte tenu des incertitudes qui pèsent sur ses fondamentaux».
Il avait en outre évoqué, selon un communiqué du ministère de l’Energie et des Mines, «les risques liés à la croissance économique mondiale, notamment le ralentissement de l’activité dans les pays industrialisés et le rebond modéré dans les pays émergents, qui pourraient impacter la demande de pétrole malgré une offre largement disponible sur le marché.»
Les décisions prises le 30 novembre 2023 «tant de manière collective qu’individuelle, visant à ajuster la production des pays de l’OPEP+ au cours de l’année en cours, sont destinées à atténuer les distorsions entre l’offre et la demande, en vue d’atteindre l’équilibre et la stabilité du marché pétrolier», soulignait la même source. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés ont mis en place des réductions de production de 2,2 millions de barils par jour (b/j) pour le premier trimestre 2024.