Le pétrole était en recul hier, au cours de la première séance de cotation de la semaine, perdant environ 2 dollars le baril, alors qu’une flambée de cas de Covid-19 à Pékin, en Chine, fait planer encore une fois des doutes sur un rebond de la demande chinoise. Les investisseurs pèsent aussi les éventuelles répercussions d’un nouveau resserrement monétaire pour lutter contre la flambée de l’inflation américaine.
Le Brent a baissé, hier, de 1,86 dollar, ou 1,5%, à 120,15 dollars en début de cotation, tandis que le brut américain West Texas Intermediate a chuté de plus de 2 dollars, à 119 dollars le baril. Les deux références pétrolières ont augmenté de plus de 1% la semaine dernière.
La chute actuelle des prix est exacerbée, selon des analystes, par les avertissements lancés par des responsables chinois au sujet d’une «propagation» féroce «du virus Covid à Pékin, jetant le doute sur la reprise immédiate de la demande du plus gros exportateur mondial de brut.
Pékin a déclaré qu’une épidémie de Covid-19 liée à un bar populaire s’avère plus difficile à contrôler que les points de contamination précédents à Shanghai. Les autorités ont également retardé la réouverture de la plupart des écoles de la capitale, prévue hier, tandis que des districts de Shanghai ont suspendu les services de restauration.
Par ailleurs, soulignent les analystes cités par Reuters, «l’inquiétude concernant de nouvelles hausses de taux, renforcée par les données d’inflation américaines de vendredi montrant que l’indice des prix à la consommation américain a augmenté de 8,6% le mois dernier, a également poussé le pétrole à la baisse et pesé sur les marchés financiers».
Dans ce contexte, l’offre reste tendue, le marché évoluant au rythme d’un manque de capacité chez certains membres de l’Opep, une production en Libye réduite de moitié par les troubles que vit le pays, ainsi que les sanctions occidentales contre la Russie.
En dépit de la baisse des cours constatée hier, le pétrole est en hausse quasi constante depuis le début de 2022, alors que la crise en Ukraine a aggravé les problèmes d’approvisionnement et que la demande de pétrole s’est redressée après les blocages dus à la Covid. Au mois de mars, le Brent a atteint 139 dollars, le plus haut depuis 2008.
Le pétrole totalise une hausse de près de 60% cette année, malgré plusieurs épisodes de baisse au cours des derniers mois.