La réunion de l’Opep et de ses alliés s’est avérée très ardue hier, au vu des tractations difficiles qui se sont poursuivies pendant plus de sept heures.
La 35e réunion ministérielle Opep et non-Opep est difficilement parvenue, hier à Vienne (Autriche), à un accord portant sur la prolongation des réductions de production jusqu’en 2024, en plus d’une coupe volontaire supplémentaire de la part de l’Arabie Saoudite.
La réunion de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) et de ses alliés s’est avérée très ardue hier, au vu des tractations difficiles qui se sont poursuivies pendant plus de sept heures, en vue de tracer la stratégie du groupe Opep+ face aux bouleversements que connaît le marché pétrolier, dans un contexte géopolitique complexe.
L’alliance a décidé en fin de compte «d’ajuster le niveau de production globale de pétrole brut pour les pays membres de l’Opep et non membres de l’Opep dans la DoC à 40,46 mb/j, du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2024», souligne le communiqué officiel rendu public par l'Opep
Au-delà de cette année, le groupe Opep+ a ainsi discuté de l’opportunité de recalibrer les niveaux de référence de la production en 2024, en les augmentant pour ceux qui disposent d’une capacité de réserve suffisante, mais en les abaissant pour ceux qui ont du mal à atteindre leurs objectifs.
Face à l’impossibilité d’aplanir des difficultés apparues lors des pourparlers avec les pays producteurs africains dont le Nigeria et l’Angola - qui aspirent à produire plus contrairement au vœu de la plupart d’autres pays. favorables à restreindre l’offre pour stabiliser les prix - l’Arabie Saoudite a alors décidé, hier, dans le cadre de l’accord, de procéder à une nouvelle réduction volontaire supplémentaire de production.
Il est à savoir que les décisions de l’Opep doivent obtenir un consensus total, ce qui complique la tâche des pays membres en cas de voix discordante.En avril dernier, le Nigeria et l’Angola ont produit ensemble 860 000 b/j en dessous de leurs objectifs combinés, tandis que la Guinée équatoriale et le Congo (Brazzaville) étaient à 50% et 20% en dessous de leurs quotas respectifs.
L’Arabie saoudite prolongera sa réduction de 500 000 barils/jour
Le ministère saoudien de l’Energie a annoncé, à l’issue de la réunion, que le royaume prolongerait sa coupe volontaire de pétrole de 500 000 b/j jusqu’à la fin de 2024, selon l’agence de presse saoudienne.
Riyad produit déjà en dessous de son quota officiel, après avoir rejoint sept autres pays de l’Opep+ en avril en annonçant une réduction volontaire combinée de 1,16 million de b/j de mai à la fin de l’année. La part de l’Arabie Saoudite dans cette réduction est de 500 000 b/j, ce qui correspond à un engagement antérieur de la Russie de réduire sa production de 500 000 b/j à partir de mars.
Selon les agences de presse spécialisées, «le fait que l’Arabie Saoudite juge une nouvelle réduction nécessaire met en évidence l’incertitude entourant la demande de pétrole pour le reste de l’année. Il existe une grande variation dans les prévisions de croissance de la demande des prévisionnistes de premier plan. La plupart conviennent que la part du lion de l’augmentation de la demande de cette année aura lieu au second semestre de l’année, bien que beaucoup repose sur l’ampleur du rebond post-Covid de la Chine».
La Russie prolongera, pour sa part, sa réduction volontaire de production de pétrole de 500 000 barils par jour jusqu’à fin décembre 2024, a déclaré, hier, le vice-Premier ministre russe Alexander Novak à l’issue de la réunion.
«Les réductions se feront par mesure de précaution, en coordination avec les pays participant à l’accord de l’Opep, qui avaient précédemment annoncé des réductions volontaires en avril», a-t-il ajouté
La réunion de l’Opep+ a en outre décidé d’«étendre le mandat du Comité de suivi ministériel conjoint (JMMC) et de ses membres, afin d’examiner de près les conditions du marché mondial du pétrole, les niveaux de production de pétrole et le niveau de conformité avec le DoC et la présente déclaration, assisté par le Comité technique conjoint (JTC ) et le secrétariat de l’Opep. Le JMMC doit se tenir tous les deux mois», souligne le communiqué de l’Opep+
Celle-ci a décidé, en outre, de «tenir la réunion ministérielle Opep et non-Opep tous les six mois conformément à la conférence ordinaire prévue par l’Opep. Accorder au MMCE le pouvoir de tenir des réunions supplémentaires ou de demander une réunion ministérielle Opep et non-Opep à tout moment pour traiter de l’évolution du marché, chaque fois que cela est jugé nécessaire. Réaffirmer que la conformité DoC doit être surveillée en tenant compte de la production de pétrole brut, sur la base des informations provenant de sources secondaires, et selon la méthodologie appliquée pour les pays membres de l’Opep»
Le groupe a par ailleurs «réitéré l’importance cruciale d’adhérer à la pleine conformité et souscrire au concept de compensation par les pays qui produisent au-dessus du niveau de production requis (…) , en plus de leurs niveaux de production déjà décidés». La prochaine réunion ministérielle Opep et non-Opep se tiendra le 26 novembre 2023, à Vienne.