La production de pétrole de l’OPEP+ a connu sa plus forte baisse en six mois, chutant de 340 000 b/j en de janvier, dans le sillage de la mise en œuvre des réductions volontaires des membres de l’alliance.
Selon une enquête Platts de S&P Global Commodity Insights, les 12 pays de l’OPEP ont contribué à la baisse, la production du groupe principal ayant chuté de 310 000 b/j. Les membres de l’OPEP ont ainsi pompé collectivement 26,49 millions de b/j de brut, contre 26,80 millions de b/j en décembre.
Les dix pays alliés de l’Opep, dont la Russie, ont vu leur production de pétrole chuter de 30 000 b/j en glissement mensuel à 14,72 millions de b/j, en raison notamment de la baisse de la production omanaise et russe.
Les rédacteurs de l’enquête estiment toutefois que «la baisse de la production a été inférieure aux réductions d’environ 700 000 b/j promises par le groupe pour le premier trimestre 2024, l’Irak étant bien au-dessus de son quota, tandis que le Kazakhstan, les Emirats arabes unis et le Koweït ont également raté leurs nouveaux objectifs».
La Libye, qui est exemptée de quota dans le cadre de l’accord OPEP+, a enregistré, pour sa part, la plus forte baisse de l’alliance en janvier, après que son champ pétrolier Sharara, produisant 300 000 b/j, ait été fermé pendant plus de deux semaines par des manifestants.
Par ailleurs, le Koweït et l’Irak, qui ont tous deux convenu de réduire considérablement leur production lors de la dernière réunion de l’OPEP+ en novembre, ont vu leur production de brut chuter respectivement de 100 000 b/j et 80 000 b/j.
En Afrique, la production du Nigeria a baissé ainsi que le quota de l’Algérie, qui a été réduit suite à la mise en application de la décision de réduction volontaire de la production. Les Emirats arabes unis ont été l’un des rares pays ayant obtenu une dérogation d’augmentation de production dans le cadre de l’accord OPEP+, ce qui s’est traduit par une hausse de 50 000 b/j en janvier, selon l’enquête.
L’Arabie Saoudite, cheville ouvrière de l’OPEP, a continué de maintenir sa production de brut, pompant en dessous de son objectif. Le royaume a mis en œuvre une réduction volontaire de 1 million de b/j depuis juillet, dans le cadre des efforts de resserrement du marché poursuivis par l’alliance de L’OPEP+, qui a mis en œuvre un certain nombre de réductions de production qui se chevauchent depuis 2022, la plus récente étant entrée en vigueur le 1er janvier 2024, lorsque l’Arabie Saoudite s’est engagée à maintenir sa réduction de 1 million de b/j.
L’Algérie et Oman ont annoncé qu’ils réduiraient ensemble leur production de 696 000 b/j et la Russie a déclaré qu’elle réduirait ses exportations de pétrole de 500 000 b/j. Par ailleurs, les quotas des membres africains sous-producteurs, comme le Nigeria et la République du Congo, ont été réduits pour refléter la diminution de leur capacité.
Production de gaz : Le pari de Sonatrach
Selon, le directeur central des ressources nouvelles à Sonatrach, qui s’exprimait hier sur la Radio nationale (Chaîne 3), la moyenne de production de gaz brut en Algérie est de 130 milliards de mètres cubes annuellement.
«Notre challenge est de maintenir ce niveau au-delà de 2030, non seulement pour répondre aux besoins de la consommation en interne, mais aussi se maintenir sur le marché gazier international en tant que fournisseur fiable, notamment envers notre marché traditionnel, l’Europe, et pourquoi pas au-delà», a-t-il précisé.
D’où la nécessité de travailler sur l’exploration et le développement de nouveaux gisements. M. Khanfar a en effet expliqué que la partie la plus importante dans le secteur des hydrocarbures reste l’activité amont. Il s’agit pour le secteur de maintenir le même niveau de production et de répondre aux besoins croissants.
Pour assurer cet équilibre, sur les 50 milliards de dollars que prévoit d’investir Sonatrach entre 2024 et 2028, 70% iront à l’activité amont, selon la même source, qui a rappelé : «Nous avons effectué 163 forages durant les cinq dernières années donnant lieu à 80 découvertes, soit un taux de réussite de près de 50%.» R. E.