Accompagné d’une forte délégation de chefs d’entreprise, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, effectue une visite de travail en Ouganda où se tient une foire des produits algériens. Le gouvernement poursuit ses efforts visant à renforcer sa coopération économique avec plusieurs pays africains et à garantir une plus forte présence des produits algériens sur le marché africain.
L’Algérie poursuit ses efforts de redéploiement économique en Afrique. Les membres du gouvernement multiplient les visites et les actions en faveur d’un renforcement de la coopération économique avec plusieurs pays africains. Suivant la vision stratégique du président Abdelmadjid Tebboune pour l’Afrique, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations s’est rendu, vendredi dernier, à Kampala, en Ouganda, pour l’inauguration de la première foire des produits algériens dans ce pays de l’Afrique de l’Est.
Cette foire regroupe 51 entreprises algériennes, publiques et privées, activant dans divers secteurs. M. Zitouni a relevé, à l’occasion, «l’importance de l’accès des produits algériens aux marchés africains et de l’investissement au niveau continental», soulignant «la priorité» accordée par le président Tebboune concernant le placement des produits algériens sur les marchés étrangers, particulièrement africains.
«Nous sommes à Kampala (Ouganda) pour confirmer toutes les décisions prises lors des réunions conjointes et pour mettre en œuvre les instructions des présidents des deux pays», a-t-il affirmé, tout en rappelant «les liens historiques entre l’Algérie et l’Ouganda, qui se traduisent aujourd’hui par des relations économiques solides».
Accompagné d’une forte délégation d’hommes d’affaires conduite par le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, ministre du Commerce, a réitéré, lors de cette visite, toute la détermination de l’Algérie à renforcer son partenariat économique avec l’Ouganda ainsi qu’avec d’autres pays africains, et ce, à travers l’encouragement des échanges commerciaux et des investissements dans divers secteurs.
Encourager les investissements algériens
C’est dans cet esprit que s’est ouvert, hier, le Forum du commerce et de l’investissement algéro-ougandais à Kampala, avec la participation d’une cinquantaine d’entreprises algériennes et des hommes d’affaires des deux pays. Un forum qui a été placé sous le thème : «Les opportunités de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pour le renforcement des relations commerciales bilatérales».
Le ministre ougandais du Commerce, Francis Mwebesa, a, pour sa part, affirmé, dans une déclaration reprise par l’APS, que «les sociétés algériennes présentent des produits de qualité selon des normes internationales», estimant que cette foire constitue une «opportunité» pour les entreprises de son pays qui voudraient «rencontrer des producteurs algériens et bénéficier de leur expérience». Il a ajouté que son pays cherche à «créer un environnement favorable aux affaires» et à «encourager les investissements algériens en Ouganda», souhaitant que les produits algériens soient «présents en force» sur le marché ougandais.
De son côté, le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, a indiqué, selon la même agence de presse, que «cette visite s’inscrit dans le cadre de la politique d’intensification des efforts et de l’accompagnement des opérateurs économiques dans la promotion du produit algérien à l’étranger».
Avant son déplacement en Ouganda, le ministre du Commerce s’est déjà rendu dans plusieurs autres pays, notamment de l’Afrique de l’Ouest. Parmi ces pays, l’on peut citer la Mauritanie, le Sénégal, le Cameroun et la Côte d’Ivoire où des événements similaires ont été organisés pour faire la promotion des produits nationaux. Mais pas seulement. Ces visites visaient aussi à créer un environnement facilitant les discussions entre les opérateurs économiques algériens et leurs homologues africains.
Banques et lignes aériennes
C’est dans le cadre de cette stratégie visant à renforcer la présence des produits algériens sur le marché africain que l’Algérie a lancé la construction de deux postes frontaliers terrestres avec la Mauritanie qui devront être opérationnels au mois d’octobre. C’est du moins ce qu’a affirmé, hier, le wali de Tindouf, Mustapha Dahou, qui a visité le chantier.
Ces deux postes frontaliers, dotés d’une importante base logistique visent à faciliter la circulation des marchandises entre les deux pays et, surtout, permettre une plus forte présence des produits algériens en Mauritanie. A cela s’ajoute l’ouverture, en janvier 2022, d’une première ligne maritime entre les deux pays. Toujours dans le cadre des actions visant à faciliter l’investissement et les échanges commerciaux entre l’Algérie et les autres pays africains, deux banques ont été ouvertes.
La première, Algerian Union Bank (AUB) a été ouverte à Nouakchott le 20 septembre. La deuxième, Algerian Bank of Senegal, est, quant à elle, opérationnelle depuis le 21 du même mois. Une autre banque devrait être ouverte en Côte d’Ivoire prochainement. Les efforts visant à reconquérir le marché africain ne s’arrêtent pas là. La compagnie nationale, Air Algérie, a ouvert de nouvelles lignes aériennes, comme Alger - Addis-Abeba (Ethiopie) inaugurée en septembre ou encore Alger- Johannesburg (Afrique du Sud) en août dernier. A cela s’ajoutera une nouvelle ligne directe qui reliera dès le 12 octobre Alger, à Douala, capitale du Cameroun.
L’Algérie a, faut-il le souligner, réalisé son tronçon de la Transsaharienne, une route de 4800 km qui relie Alger à Lagos au Nigeria, en traversant le Niger. Elle s’échine également à concrétiser le projet du gazoduc (TSGP) qui devrait relier le Nigeria à l’Europe en passant par l’Algérie. Un projet jugé par la Banque africaine du développement comme «viable, soutenable et rentable».
Toujours dans le cadre du renforcement de ses relations économiques avec les autres pays africains, l’Algérie a déjà achevé son tronçon du projet de la dorsale transsaharienne à fibre optique sur une distance de 2548 km. Un projet stratégique reliant Alger à Abuja qui vise le développement de l’économie numérique régionale.
Outre ces grandes infrastructures qui visent à renforcer l’intégration économique africaine, l’Algérie œuvre à aider les pays les plus démunis du continent à travers l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement qui a déjà lancé plusieurs projets en faveur des populations du Mali et du Niger.