Droits de l’homme : L’ONU «préoccupée par les restrictions des libertés en Algérie»

09/03/2022 mis à jour: 01:20
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Le haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet / Photo : D. R.

Le haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, exprime sa préoccupation sur «les restrictions des libertés en Algérie». Intervenant à l’occasion de la 49e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, où elle a lu le rapport annuel sur la situation dans le monde, elle appelle les autorités algériennes à «changer de cap». 

«En Algérie, je suis préoccupée par les restrictions croissantes des libertés fondamentales, notamment la multiplication des arrestations et des détentions de défenseurs des droits humains, de membres de la société civile et d’opposants politiques», déclare-t-elle. 

Et d’ajouter : «J’appelle le gouvernement à changer de cap et à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir les droits de son peuple à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.» La représentante de l’ONU est revenue aussi sur la situation dans des pays du Maghreb, dont la Tunisie et la Libye. Michelle Bachelet alerte également sur les atteintes au libre exercice du journalisme dans le monde. «Le libre exercice du journalisme est essentiel pour toute démocratie saine. Mais dans de nombreux pays, les travailleurs des médias sont confrontés à des niveaux de violence alarmants, y compris des meurtres, commis souvent en toute impunité», précise-t-elle. 

Pour rappel, des organisations des droits de l’homme et des partis politiques de l’opposition n’ont cessé d’alerter, depuis plusieurs mois, sur la dégradation de la situation des libertés collectives et individuelles en Algérie. Dans leurs communiqués, ils ont dénoncé d’abord l’accentuation de la répression ciblant des militants politiques et des activistes du hirak. Selon les mêmes sources, plus de 300 détenus politiques et d’opinion «croupissent dans les geôles depuis plusieurs mois pour avoir exprimé leurs pensées». 

Parmi eux, il y a un responsable d’un parti politique, en l’occurrence le coordinateur du MDS, Fethi Ghares, condamné en première instance à deux ans de prison ferme (son procès en appel a eu lieu hier, ndlr). «D’autres détenus sont maintenus en détention sans jugement, au moyen de renouvellements multiples de mandats de dépôt alors qu’ils présentent toutes les garanties de ne pas se soustraire à l’appareil judiciaire», avait dénoncé le Front contre la répression et pour les libertés, dans une déclaration. 

Des journalistes sont aussi ciblés, dont certains ont été placés en détention pour de lourdes accusations, alors que d’autres sont poursuivis pour des articles de presse. «La presse est soumisse à une contrôle d’un autre âge, tandis que la justice est réduite à un simple appareil et instrumentalisée pour le seul maintien du système et de ses privilégiés», avait déploré le comité, en dénonçant l’arsenal juridique répressif, adopté ces derniers mois. «L’ampleur de la répression, accentuée par de fallacieuses accusations puisées de la rhétorique antiterroriste. 

L’usage de l’arbitraire judiciaire et de l’abus législatif (art 87 bis et 144 du code pénal…) témoignent d’une volonté soutenue pour imposer une gouvernance aux antipodes des exigences de changement exprimées par des millions d’Algériens depuis près de trois ans», avait condamné la même source.  

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