Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a reçu, lundi à Alger, une délégation de la société norvégienne Marine Water Production (MWP) qui a exposé un projet de réalisation de stations flottantes de dessalement de l’eau de mer.
Le président exécutif de la société norvégienne MWP, Rasmus Sunde, a donné, selon un communiqué du ministère, un aperçu sur les activités de son entreprise et «présenté des propositions de solutions en matière de dessalement de l’eau de mer, notamment à travers la réalisation de stations flottantes de dessalement», précise la même source
La société MWP développe des procédés visant à «convertir l'eau de mer en eau potable, industrielle et agricole grâce à un processus d'osmose inverse d'eau de mer (SWRO) sur des navires de dessalement flottants et de vendre l'eau douce en vrac sur des marchés sélectionnés dans le monde entier sur des contrats à long terme», souligne l’entreprise norvégienne sur son site Internet.
«Une solution de dessalement flottante représente un moyen rapide, écologique et facile de fournir de l'eau douce à partir d'eau de mer par rapport à une solution de dessalement terrestre traditionnelle», ajoute la société qui explique qu’elle vise «à développer des projets de dessalement flottant dans les pays confrontés aux contraintes hydriques les plus importantes via une technologie éprouvée et avec des fournisseurs de classe mondiale sur l'ensemble de la chaîne de valeur». Le développement de projets onshore nécessite de nombreuses années avant la mise en œuvre.
«Cela crée une opportunité pour MWP et sa solution de dessalement flottant d'offrir une solution intermédiaire attrayante et accélérée pour ces projets, permettant aux clients de fournir de l'eau pendant que le projet plus vaste est en cours de développement», indique en outre la société.
Lors de la rencontre, M. Arkab a mis en avant «le programme national de dessalement de l’eau de mer en cours de développement en vue d’assurer l’alimentation en eau et renforcer la sécurité hydrique», souligne le communiqué. Le ministre a en outre souligné «la nécessité pour ce type de stations de disposer de techniques avancées et de pointe en matière de traitement de l’eau de mer», invitant la partie norvégienne à «soumettre un dossier technique complet sur la solution proposée pour l’étudier en profondeur avec les experts de l’AEC (Algerian Energy Company)», dont le DG assistait à la rencontre.
Le programme national mis en œuvre par le gouvernement vise la généralisation des stations de dessalement de l'eau de mer, le long du littoral, selon les recommandations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de plusieurs séances du Conseil des ministres.
Les orientations du président de la République entrent dans le cadre du suivi et du renforcement du programme de développement d'urgence prévoyant la réalisation de plusieurs stations de dessalement à travers les wilayas côtières, dont Oran, Béjaia, El Tarf, Tipasa et Boumerdès, avec une capacité de production de 300 000 m3/ jour pour chaque station. Selon les chiffres communiqués par le secteur de l’hydraulique, «le taux des eaux dessalées par rapport aux besoins en eau potable est actuellement estimé à environ 18%, et passera en 2024 à 42% avec la mise en service des cinq stations de dessalement de l'eau de mer, en cours de réalisation».
«D'ici 2030, et avec la mise en service de six autres stations de dessalement dont les travaux de réalisation seront lancés en 2025, le taux d'eau potable issu du dessalement atteindra 60% des besoins nationaux», indique la même source.