Des milliers de personnes ont marché à Bruxelles pour exiger des actes concrets pour obtenir un cessez-le-feu à Ghaza et assurer la justice pour le peuple palestinien.
La mobilisation en faveur de la Palestine ne faiblit pas. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté durant ce week-end dans plusieurs villes européennes et américaines pour exiger l’arrêt de l’entreprise génocidaire à Ghaza et l’acheminement en quantités suffisantes de l’aide humanitaire si vitale pour la survie des populations martyrisées de cette enclave palestinienne. Aux Etats-Unis, nombreux étaient les manifestants qui sont descendus hier dans les rues de plusieurs villes pour réclamer un «cessez-le-feu immédiat» et la «liberté pour les Palestiniens».
Des milliers de véhicules ont parcouru les rues de New York, Chicago et Washington, leurs occupants brandissant des drapeaux palestiniens et des pancartes fustigeant le soutien apporté à Israël par le gouvernement américain, a rapporté l’agence palestinienne Wafa. D’importantes marches ont également eu lieu dans de nombreux autres Etats, à l’instar du Vermont au nord-est des Etats-Unis, près de la frontière avec le Canada, ou encore de Massachusetts, pour dénoncer la poursuite de la guerre contre l’enclave palestinienne.
Au Michigan, où il y a une forte communauté américaine d’origine arabe qui a voté en 2020 pour Joe Biden, des manifestants ont vivement dénoncé le soutien inconditionnel de la Maison-Blanche au gouvernement criminel de Netanyahu. Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, des manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Liberté pour la Palestine», «Laissez Ghaza vivre» ou encore «Arrêtez de financer le génocide».
Selon certains observateurs, les manifestations de ce week-end aux Etats-Unis ont été aussi importantes que celles de la semaine dernière, qui ont vu la plus grande mobilisation des Américains pour la Palestine. Des manifestations qui interviennent en pleine précampagne pour l’élection présidentielle de novembre prochain.
Le gouvernement belge sous pression
En Belgique, des milliers de personnes ont marché à Bruxelles pour exiger des actes concrets qui peuvent permettre un cessez-le-feu immédiat à Ghaza et assurer la justice pour le peuple palestinien. A l’initiative d’une large coalition d’organisations de la société civile belge, parmi lesquelles l’Association belgo-palestinienne, Amnesty International, les deux syndicats CSC-ACV et FGTB-ABVV et le Mouvement ouvrier chrétien, la marche a démarré de la gare de Bruxelles-Nord vers la place Jean Rey, où plusieurs prises de parole ont eu lieu.
Les manifestants ont demandé au gouvernement belge de prendre des mesures de rétorsion économiques et diplomatiques contre Israël dans le cadre de la Présidence belge de l’Union européenne, et de continuer à soutenir les actions en justice entreprises contre Israël devant la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice afin de contraindre le gouvernement Netanyahu de mettre fin à l’agression contre Ghaza.
«La Belgique, qui a pris ce 1er janvier la présidence de l’Union européenne, doit donner l’impulsion européenne nécessaire pour mettre fin à l’impunité d’Israël», a déclaré Gregory Mauzé, porte-parole de l’Association belgo-palestinienne, qui estime que «l’UE dispose d’un énorme pouvoir d’influence sur le dossier israélo-palestinien, car elle est le premier partenaire commercial d’Israël». Il faut souligner que le gouvernement belge a exprimé, samedi dernier, son plein soutien à la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour «génocide» à Ghaza.
«Stop au génocide»
En France, des rassemblements ont été organisés ce week-end dans plusieurs grandes villes, comme Paris et Lyon, pour dire «Stop au génocide» des Palestiniens. «Nous demandons un cessez-le-feu total, l’arrêt des bombardements et des offensives terrestres, la fin des déplacements forcés des populations ainsi que la levée immédiate du blocus. Nous exigeons que la France s’engage activement dans ce sens», a affirmé le collectif Palestine 69, qui ne voit aucun autre moyen de parvenir à une paix juste et durable sans «la reconnaissance des droits du peuple palestinien, l’arrêt de la colonisation et la fin de l’occupation israélienne, dans le respect de l’ensemble des résolutions de l’ONU».
Outre ces actions de soutien aux Ghazaouis, qui continuent de subir l’atrocité des forces d’occupation israéliennes, un autre collectif français de soutien pour la Palestine a entamé le samedi 20 janvier une longue marche de Paris vers Bruxelles pour interpeller le Conseil de l’Europe afin qu’il agisse dans le sens de l’arrêt de l’agression israélienne contre les Palestiniens.
Les participants à cette initiative devraient arriver devant le Conseil de l’Europe le 1er février. Par cette démarche symbolique, le collectif de soutien à la Palestine veut attirer l’attention sur l’urgence de mettre fin à cette agression barbare qui a déjà fait quelque 25 000 morts et plus de 60 000 blessés. En Suisse aussi, des milliers de personnes ont manifesté à Genève en solidarité avec la population de Ghaza.
Pedro Sanchez apporte son soutien aux manifestants pro-palestiniens
Le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, a apporté hier son soutien aux dizaines de milliers de personnes qui ont participé la veille aux manifestations pro-palestiniennes dans plusieurs villes d’Espagne. «Nous aussi, nous sommes avec eux tous et elles toutes», a déclaré M. Sanchez lors d’une convention du Parti socialiste en Galice (nord-ouest), en évoquant les manifestations «dans de nombreuses rues et de nombreux villages d’Espagne (...) pour la reconnaissance de l’Etat palestinien et la fin de la guerre au Moyen-Orient».
Ces manifestations, à l’appel de la plateforme Réseau de solidarité contre l’occupation de la Palestine et avec comme mot d’ordre «Arrêtons le génocide en Palestine», ont eu lieu dans plusieurs grandes villes, dont Madrid, qui a connu la plus forte participation, 25 000 personnes, selon le gouvernement.
Au sein de l’Union européenne (UE), l’Espagne a été l’une des voix les plus critiques à l’égard d’Israël. Depuis le 7 octobre, les opérations israéliennes contre Ghaza ont fait plus de 25 000 morts, en majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon le dernier bilan du ministère palestinien de la Santé. La position du gouvernement espagnol, coalition des socialistes et d’une plateforme de gauche, très critique envers Israël, avait provoqué en novembre un différend diplomatique. Israël avait alors rappelé son ambassadrice pour consultations. Cette dernière est revenue à Madrid récemment. R. N.