Défier la torture et les humiliations

13/12/2023 mis à jour: 00:13
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De toutes les guerres que la région du Moyen-Orient a connues depuis la proclamation de l’Etat sioniste sur la terre de la Palestine, il y a plus de 75 ans, celle menée depuis le 7 octobre dernier contre la population de Ghaza est inqualifiable par son atrocité et les sauvageries commises au quotidien. Des crimes qui en rappellent d’autres dans la longue histoire du combat mené par les Palestiniens contre l’occupation sioniste.

 Depuis 1948, des générations de ce peuple meurtri ont connu les expulsions, les souffrances de l’exil, l’enfer des camps de réfugiés, les agressions contre leur patrimoine culturel, les tentatives d’effacement de leur identité, mais aussi toutes sortes de violations des droits de l’homme. Dans ce dernier chapitre, l’Etat sioniste passe pour être un «champion attitré», continuant d’agir en toute impunité, avec la bénédiction de son allié américain et face à l’impuissance des institutions internationales. 

Ainsi, la torture et les humiliations de tous genres ont toujours été des armes utilisées par l’Etat sioniste. Et les habitants de la Bande de Ghaza et de la Cisjordanie en savent quelque chose, puisqu’ils en subissent les conséquences chaque jour. Il n’est guère nouveau de voir des ONG, dont Amnesty International, révéler dans leurs innombrables rapports que l’armée et la police israéliennes, ainsi que les services de sécurité ont toujours eu recours à la torture depuis les années 1970. 

Des pratiques autorisées même par la Cour suprême d’Israël, qui n’hésite pas à leur donner une «certaine légalité», en les qualifiant de «pressions physiques modérées». 
 

Il a été prouvé aussi que depuis l’Intifadha de 1987, la torture est pratiquée systématiquement et souvent sous contrôle médical. Mais le fait que les ONG n’ont cessé de déplorer est la multiplication des arrestations arbitraires parmi les mineurs, garçons et filles, qui sont détenus dans des prisons pour adultes et souvent sans jugement. Il se trouve même que les séjours dans les centres de détention sont tout le temps prolongés par simple décision des autorités israéliennes et sans aucune raison. 

Plusieurs témoignages ont été rapportés sur les conditions de détention cruelles, inhumaines et dégradantes dans les prisons de Megiddo, Telmond, Ramle et autres. 

Des détenus libérés lors de la récente trêve du mois de décembre à Ghaza, dont des femmes, ont révélé les mauvais traitements, l’usage du gaz dans les cellules, les violences physiques, les agressions verbales, les insultes, les privations de sommeil, de nourriture, d’eau, de literie, d’habits, de médicaments pour les personnes malades, et des moindres droits. En dehors des prisons, c’est toute une population qui se voit chaque jour imposer des mesures humiliantes et avilissantes devant les points de contrôle entre les secteurs contrôlés par l’Autorité palestinienne et ceux dépendant de l’administration israélienne. 

Dans la vieille ville d’Al Khalil, en Cisjordanie, des Palestiniens sont soumis à des fouilles humiliantes devant les postes militaires, comme l’obligation d’enlever leurs vêtements sous la menace des armes. D’autres subissent un véritable harcèlement sécuritaire au point d’attendre durant des heures pour être autorisés à rejoindre leurs magasins ou leurs postes de travail. 

Les Palestiniens sont même privés d’aller faire la prière dans les mosquées ou rendre visite à leurs familles. Une séquestration qui ne dit pas son nom pour un peuple, ayant montré au monde entier une farouche détermination à poursuivre sa résistance malgré les trahisons, les normalisations, le silence des «Etats démocratiques» et les vetos américains.

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