Défiant les pays occidentaux qui ont imposé des sanctions de grande envergure, y compris un embargo sur les importations de pétrole russe par voie maritime, la Russie affirme avoir réorienté, avec succès, toutes ses exportations de pétrole brut affectées par les sanctions vers des pays «amis».
Il s’agit notamment de l’Inde qui a absorbé un volume important des exportations russes et de la Chine qui devrait augmenter ses importations, au vu de l’amélioration de la situation sanitaire dans le pays et la reprise de l’économie du plus grand importateur de brut au monde.
L’Inde a été le plus gros acheteur de brut russe de référence de l’Oural en mars. Les livraisons vers l’Inde devraient représenter plus de 50% de toutes les exportations maritimes de l’Oural ce mois-ci, la Chine occupant la deuxième place. «Je peux dire aujourd’hui que nous avons réussi à réorienter complètement le volume total des exportations affectées par l’embargo. Il n’y a pas eu de baisse des ventes», a déclaré pour sa part le ministre de l’Energie, Nikolai Shulginov, lors d’un forum sur l’énergie.
Le même responsable, cité par Reuters, a déclaré que la Russie s’efforçait de réacheminer ses exportations de pétrole et de produits pétroliers vers l’Asie, l’Afrique, l’Amérique latine et le Moyen-Orient, au lieu de ses marchés traditionnels en Europe. Le vice-Premier ministre, Alexander Novak, a déclaré, pour sa part, que les ventes de pétrole russe à l’Inde avaient été multipliées par 22 l’année dernière.
Novak a ajouté que les revenus énergétiques représentaient 42% du budget fédéral russe en 2022, contre 36% en 2021, soulignant que l’industrie énergétique russe était durable, malgré le défi des sanctions occidentales.
Il a en outre estimé que la Russie devait se concentrer sur l’augmentation des exportations d’énergie vers les pays dits «amis» et qu’elle continuerait à développer les outils d’assurance nécessaires pour soutenir ce commerce.
Alexander Dyukov, PDG du major pétrolier russe Gazprom Neft (SIBN.MM), a de son côté déclaré que 2023 serait plus difficile que 2022 et que la pression des sanctions augmente.
Prolongeaient les fortes hausses de la session précédente, les prix du pétrole étaient en hausse hier, sur les places de cotation tirant profit du soutien continu des signes de reprise de la demande en Chine. Les importations chinoises de pétrole brut devraient augmenter de 6,2% en 2023 pour atteindre 540 millions de tonnes, selon les prévisions annuelles d’une unité de recherche de China National Petroleum Corp.
Les prix du brut qui se sont raffermis également, après un épisode de sévère déclin, ces dernières semaines, dans un contexte de risques de rupture d’approvisionnement du Kurdistan irakien et d’espoir que les troubles bancaires soient contenus. Les contrats à terme sur le Brent se négociaient largement au-dessus de 78 dollars le baril, alors que le brut américain West Texas Intermediate a augmenté à plus de 73 dollars le baril.
Les prix ont grimpé de plus de 3 dollars lundi après que l’Irak a été contraint d’ arrêter les exportations d’environ 450 000 barils par jour depuis sa région du nord du Kurdistan via la Turquie, à la suite d’une décision d’arbitrage confirmant que le consentement de Baghdad était nécessaire pour expédier le pétrole.
L’annonce que First Citizens BancShares Inc (FCNCA) acquerra les dépôts et les prêts de la Silicon Valley Bank en faillite (SVB) a également stimulé l’optimisme concernant le secteur bancaire et fait grimper les actions des banques européennes.