La culture du safran dans les zones montagneuses de l'Algérie s'avère être un succès économique, offrant des perspectives prometteuses pour les habitants de ces régions. Avec des conditions climatiques favorables et des coûts de production peu élevés, cette culture offre des opportunités de revenus supplémentaires pour les agriculteurs locaux, en particulier les femmes, tout en valorisant des produits dérivés, tels que les huiles, les savons et les confitures.
En effet, des experts dans le domaine agricole ont affirmé, lors du 2e Salon national du safran, tenu à Oran, que la culture du safran a été un succès dans les zones montagneuses du pays. Selon Abed Fatah, expert en économie rurale et consultant à la Fédération algérienne des consommateurs, les zones montagneuses d'Algérie sont particulièrement adaptées à la culture du safran en raison de leur altitude moyenne, qui se situe entre 600 et 1200 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Les conditions climatiques de ces zones sont également favorables à cette culture, car la plante de safran a besoin d'une quantité modérée d'eau et de méthodes traditionnelles de cueillette, de tri et de séchage qui n'exigent pas d'équipements coûteux.
Une déclaration confirmée par le secrétaire général de l’Association nationale de promotion du safran, Samir Ghodbane, contacté hier à cet effet. Il affirme qu’économiquement parlant, la culture de l’or rouge est la perspective économique future du pays.
«Il faut savoir que la culture du safran lancée en 2009 à Khenchela a dépassé le stade de l’expérience. Elle est une véritable culture existante dans 40 wilayas aujourd’hui. Avec la sécheresse et les conséquences des changements climatiques, la culture du safran, de l’argan et de la figue de Barbarie est une excellente alternative, notamment dans le développement des zones rural et du travail familial. Ce sont des cultures qui nécessitent très peu d’eau et pas beaucoup d’espace, mais qui rapportent beaucoup en chiffre d’affaires. Le gramme est vendu à 2000 et 3000 DA. Je vous laisse faire le calcul pour des quantités importantes», déclare notre interlocuteur, qui annonce que la production nationale a atteint l’année dernière les 150 à 200 kg.
Même si cette quantité paraît infime comparée aux productions des pays leaders, dont l’Iran, le potentiel algérien n’est pas rien. Justement, l'ingénieur agronome Merzouki Yamania explique que les petits agriculteurs des zones montagneuses obtiennent une production croissante chaque année grâce à la régénération des bulbes de safran.
Cette culture peut également être très rentable pour les habitants de ces régions, en particulier les femmes rurales et les femmes au foyer, qui sont souvent employées pour le tri et le séchage des bulbes de safran. Ce n’est pas tout ! Les produits dérivés de la culture du safran peuvent être très variés, allant de l'extraction d'huiles aromatiques à la fabrication de savons et de miel, en passant par l'ajout de saveurs aux confitures.
Pour encourager cette activité économique, Samir Ghodbane recommande la création de coopératives afin d'aider les agriculteurs à structurer leurs productions, à mieux cadrer la collecte et surtout à commercialiser leurs produits. Il appelle également à lancer une véritable campagne de promotion en faveur de cette culture et surtout au niveau international.
La collaboration de l’Agence nationale de promotion des exportations (Algex) est ainsi de mise pour aider les producteurs à participer aux foires et Salons internationaux.
Dans le cadre de ce Salon national du safran, la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) a tenu à sensibiliser les agriculteurs sur l'importance de l'assurance dans cette filière. Nabil Mohamed Bouazza, directeur régional du CRMA, a souligné que la souscription à un contrat d'assurance pourrait aider les agriculteurs à protéger leurs productions et leur permettre de préserver leur richesse.