Crise ukrainienne : Les Russes d’accord pour rencontrer les Britanniques

23/01/2022 mis à jour: 18:30
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Le ministre de la Défense russe, Sergei Shoigu / Photo : D. R.

L’annonce de cette réunion bilatérale intervient alors que s’est tenue vendredi une rencontre à Genève entre les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et Antony Blinken. Les deux ministres ont convenu de poursuivre, la semaine prochaine, leurs pourparlers.

Le ministre de la Défense russe, Sergei Shoigu, a donné son accord pour une rencontre à Moscou avec son homologue britannique, Ben Wallace, pour discuter de la crise russo-occidentale autour de l’Ukraine.

C’est ce qu’a indiqué hier une source au sein du ministère britannique de la Défense, citée par l’AFP. «Le secrétaire de la Défense est heureux que la Russie ait accepté l’invitation à s’entretenir avec son homologue», a indiqué cette source. «Etant donné que la dernière rencontre bilatérale entre nos deux pays a eu lieu à Londres en 2013, le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, a proposé de se rencontrer à Moscou», a-t-elle ajouté.

Côté britannique, «le ministre a clairement indiqué qu’il explorerait toutes les voies pour parvenir à la stabilité et à une résolution de la crise ukrainienne», a ajouté cette même source, précisant être toujours «en communication avec le gouvernement russe» pour les détails pratiques.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a accusé hier l’Allemagne d’«encourager» Vladimir Poutine, après le refus de Berlin de livrer des armes à Kiev, qui redoute une invasion russe.

L’annonce de cette réunion bilatérale intervient alors que s’est tenue vendredi une rencontre à Genève entre les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et Antony Blinken. Les deux ministres ont convenu de poursuivre la semaine prochaine leurs pourparlers.

Les tensions se sont accrues ces derniers mois autour de l’Ukraine, que les Occidentaux estiment être sous la menace d’une potentielle invasion russe. Kiev et Moscou sont à couteaux tirés depuis l’annexion par la Russie en 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée, suivie d’une guerre dans l’est de l’Ukraine avec des séparatistes prorusses établis dans la région du Donbass et le pouvoir central de Kiev.

Un accord de cessez-le-feu de Minsk est conclu en 2015. Accord qui fixe la ligne de contact entre les forces loyalistes et celles des Républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk.

Mouvements de troupes

Le 10 novembre dernier, Washington demande des explications à la Russie sur des mouvements de troupes «inhabituels» à la frontière ukrainienne. En avril, Moscou a déjà massé des dizaines de milliers de militaires à la frontière, suscitant des craintes d’invasion des Etats-Unis et leurs alliés.

Le 28, l’Ukraine assure que la Russie a massé près de 92 000 soldats à ses frontières, pour une offensive fin janvier ou début février. De leur côté, les autorités russes accusent l’Ukraine de masser des troupes dans l’est du pays.

Le 7 décembre, le président américain, Joe Biden, a menacé la Russie de «fortes sanctions» économiques en cas d’invasion de l’Ukraine, lors d’un sommet virtuel bilatéral. Son homologue russe exige des «garanties juridiques sûres» qui empêcheraient l’Ukraine de rejoindre l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan).

Le 17, Moscou dévoile deux projets de traités prévoyant d’exclure tout élargissement de l’Otan et l’établissement de bases militaires américaines dans les pays de l’ex-espace soviétique. Washington se dit prêt à «engager un dialogue diplomatique» avec Moscou, tout en jugeant «inacceptables» certaines de ses exigences Le 10 janvier, Russes et Américains engagent des négociations à Genève. Le 12, l’Otan et la Russie constatent leurs profondes «divergences» sur la sécurité en Europe, à l’issue d’un conseil Otan-Russie à Bruxelles.

Pour sortir de ces tensions, Moscou réclame, en plus d’un traité interdisant tout élargissement de l’Otan, que les Etats-Unis et leurs alliés renoncent à organiser des manœuvres et des déploiements militaires en Europe de l’Est. Moscou jugeant ses demandes non négociables et les Occidentaux les qualifiant d’inacceptables.

Mardi, le Bélarus annonce l’arrivée d’un nombre indéterminé de troupes russes pour des exercices de «préparation au combat», vu les tensions croissantes avec les Occidentaux et l’Ukraine, selon Minsk. 

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