Le Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye a achevé, lundi soir, les travaux de sa 10e réunion, tenue dans la capitale congolaise, Brazzaville, avec l’adoption d’une déclaration soutenant le processus de réconciliation en cours dans ce pays.
Les participants, dont le Premier ministre, Nadir Larbaoui, ont appelé, selon le document, «à appuyer cette démarche et à mobiliser les moyens nécessaires pour la réussite de la conférence inclusive, prévue en avril prochain dans la ville de Syrte».
Ils mettent également en garde contre «les répercussions de la poursuite de la crise sur la sécurité et la stabilité de la région». La crise libyenne dure, rappelons-le, depuis 2011, date du renversement de Mouammar El Gueddafi par les Occidentaux.
Elle s’est compliquée au fil du temps, avec notamment l’exacerbation des rivalités pour le contrôle du pays entre différents acteurs. La déclaration de Brazzaville insiste sur «le rôle crucial du processus de réconciliation nationale dans le cadre de l’instauration de la confiance et de la consolidation de la paix comme condition préalable aux élections».
Poursuivant, les membres du Comité se sont félicités des efforts du Conseil présidentiel libyen, à travers l’adoption d’une vision stratégique nationale de réconciliation sur une base nationale, en plus de l’organisation de la première réunion préparatoire de la conférence inter-libyenne, du 8 au 12 février 2023 à Tripoli, ainsi que des concertations approfondies tenues dans différentes régions par le groupe de l’Union africaine (UA), sous la conduite du ministère congolais des Affaires étrangères.
Afin d’assurer une large participation des différents acteurs sociopolitiques libyens aux efforts consentis pour la réconciliation nationale, les membres du Comité ont salué la décision du président du Conseil présidentiel libyen portant création, dans les meilleurs délais, d’une haute commission de réconciliation nationale.
Le Comité exhorte ainsi toutes les parties libyennes concernées à adhérer totalement aux efforts de réconciliation d’une manière «constructive». «On ne peut parvenir à des solutions pérennes sans un dialogue franc et sérieux entre les acteurs libyens», souligne la déclaration, en réitérant l’attachement «à l’unité nationale de la Libye et à sa souveraineté».
«Progrès»
Les membres du Comité saluent également «le progrès politique important pour aboutir aux élections présidentielle et parlementaires en Libye». Ils mettent, dans ce sens, l’accent sur l’importance «de l’unification du pays à travers une réconciliation nationale inclusive pour renforcer la cohésion socio-politique».
Comme l’a exprimé l’Algérie à l’ouverture des travaux de cette réunion, la Déclaration de Brazzaville appelle «toutes les parties étrangères à cesser et à éviter toute ingérence dans les affaires internes de la Libye, car cela peut compromettre l’intérêt fondamental du peuple libyen et ses aspirations légitimes à la stabilité, à la paix, à la prospérité et au développement».
Elle demande, dans la foulée, «le retrait de tous les combattants étrangers, des forces étrangères et des mercenaires en Libye, conformément aux décisions de l’UA et aux résolutions internationales pertinentes».
Par ailleurs, le Comité salue l’engagement du secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, qui a exhorté son représentant spécial en Libye à «une collaboration étroite avec l’UA, en vue d’assurer le rétablissement de la paix et de la stabilité en Libye, mettant en avant le besoin ‘‘impérieux’’ d’une approche et d’une complémentarité des mesures de l’UA, de l’ONU, de l’Union européenne (UE), de la Ligue arabe et de la Communauté internationale, en vue d’éviter un chevauchement des efforts consentis pour la Libye».