La compagnie pétrolière Sonatrach et Sider El Hadjar ont signé, récemment à Alger, un important contrat de fourniture de 1000 km de pipelines destinés aux raccordements de ses puits.
Le groupe Sonatrach et la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) ont signé le 14 janvier 2024 à Tripoli en marge de la 2e édition du sommet libyen sur l’énergie et l’économie, un avenant au mémorandum d’entente signé, le 10 février 2022, entre les deux parties.
L’accord prévoit notamment la prolongation de deux ans de la durée du protocole d’accord, l’élargissement des domaines de coopération technique dans le domaine de l’industrie pétrolière et gazière et les énergies alternatives, ainsi que la formation et l’échange d’expériences.
Selon un communiqué de Sonatrach, l’avenant signé par le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi et le président de la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), Farhat Omar Bengdara, «vise à enrichir les axes de coopération entre les deux parties à travers l’intégration de nouvelles activités consistant en l’exploration et le développement des ressources conventionnelles et non conventionnelles».
La même source précise que «l’avenant concerne, en outre, le développement des explorations pétrolières et gazières au niveau des champs marginaux inexploités, notamment via les techniques de récupération secondaire et tertiaire des gisements épuisés, ainsi que le développement des activités en lien avec la transition énergétique, les énergies renouvelables, et l’échange d’expertises».
Par ailleurs, la Sipex, filiale de Sonatrach, et la NOC libyenne ont signé deux avenants portant prolongation des délais d’exploration au niveau des deux périmètres contractuels 95/96 et 65 situés dans le bassin de Ghadamès en Libye. «Le président de la société nationale pétrolière NOC, Farhat Bengdara, et le directeur général de la société algérienne Sonatrach, Rachid Hachichi, ont signé les annexes visant à prolonger les accords IPSA pour la zone 95/96 et la zone 65 située dans le bassin de Ghadamès, à l’ouest de la Libye», souligne un communiqué de la société libyenne.
La NOC a indiqué sur sa page Facebook que «la réunion était consacrée au suivi de ce qui avait été accompli jusqu’à présent entre les deux parties, dans le cadre des efforts de Sonatrach pour reprendre ses activités d’exploration en Libye après l’annonce de la levée de l’état de force majeure le 7 novembre 2023».
La société libyenne a expliqué que «les deux parties ont signé les annexes pour compenser la période de suspension due à la situation de force majeure afin que Sonatrach puisse recommencer à remplir les obligations contractuelles restantes dans les plus brefs délais».
De son côté, le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, a rappelé lors de sa participation au sommet exégétique libyen, la reprise, en novembre, de la coopération entre Sonatrach et la compagnie libyenne National Oil Company (NOC), dans le bassin de Ghadamès en Libye.
Ce qui atteste de «l’engagement du groupe algérien envers le développement énergétique dans la région, et le début d’une nouvelle phase de coopérations en Libye».
Hachichi met de l’avant le rôle du gaz
Le sommet libyen sur l’énergie et l’économie, tenu les 13 et 14 janvier à Tripoli, a été l’occasion de discuter des enjeux et de l’avenir du secteur énergétique en Afrique et d’œuvrer à l’évaluation de l’énorme potentiel des énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire dans le continent africain, souligne pour sa part le groupe Sonatrach.
Lors de sa participation au sommet libyen, le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, a abordé dans une allocution les défis imposés par les futurs besoins énergétiques, notamment le gaz naturel, considéré comme une énergie de transition fondamentale. Le PDG du groupe Sonatrach a mis en avant ainsi l’importance du gaz naturel dans la transformation énergétique, d’autant qu’il constitue, selon lui, un pilier «stratégique», en vue de réaliser les objectifs de la neutralité carbone.
«Le gaz naturel est désormais une partie essentielle des feuilles de route et des plans de plusieurs pays et compagnies activant dans le secteur du pétrole et du gaz», a indiqué M. Hachichi. Et d’ajouter : «Cette reconnaissance conforte la position du gaz, en tant que pilier stratégique dans ce qui est appelé les ambitions ''zéro émissions'', tout en contribuant, de manière résolue, à la transformation énergétique mondiale.»
Le premier responsable du groupe algérien a par ailleurs souligné les potentialités du gaz, à même de contribuer de manière positive à la transformation énergétique escomptée, car il est considéré comme le carburant «privilégié», en vue de satisfaire les besoins croissants en énergie, en sus de sa contribution à la réduction de la pollution et à la limitation des émissions des gaz à effet de serre.
La caractéristique du gaz consiste, selon M. Hachichi, en «son torchage propre, par rapport au pétrole et au charbon, ce qui lui confère une pertinence confirmée et une place essentielle, notamment en milieux urbains».
Pour le PDG de Sonatrach, le gaz naturel prendra en charge environ 24% de la demande mondiale à l’horizon 2040 et 36% à l’horizon 2050, dépassant ainsi le charbon pour devenir la deuxième source d’énergie après le pétrole.
FPEG : Trouver des solutions aux déséquilibres sur le marché énergétique mondial
Le directeur de recherche à l’Institut algérien du pétrole (IAP) et vice-président de l’Académie algérienne des sciences et des technologies (AAST), Mohamed Khodja, a souligné, dimanche, l’importance du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), prévu à Alger fin février, dans le contexte international actuel, notamment pour la coordination et le dialogue au regard du rôle croissant du gaz dans le mix énergétique mondial.
S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale, M. Khodja a estimé que le sommet d’Alger (29 février-2 mars) sera «l’occasion pour les membres du Forum des pays exportateurs de gaz de s’entendre sur les moyens de valoriser leurs ressources et de renforcer leur position sur le marché mondial à travers la coordination au regard de l’importance du gaz sur ce marché, de son faible impact sur l’environnement et de la place prépondérante qu’il occupera dans le mix énergétique dans les années à venir», rappelant que ce Forum intergouvernemental avait été créé pour unifier la voix de ses membres.
Pour le Forum, les défis de l’industrie gazière se situent aujourd’hui dans le volet environnemental, avec la réduction de son impact sur le climat, ainsi que dans les développements technologiques accélérés que connaît le secteur, notamment dans les activités de forage, de production, de transport et de transformation, qui permettent aux pays producteurs et exportateurs de valoriser leurs ressources gazières, a-t-il indiqué.
Et d’expliquer que l’adaptation aux mutations que connaît l’industrie gazière passait par la valorisation du gaz et sa transformation en matières industrielles à forte valeur ajoutée comme le propane.
Le responsable a également mis en avant le rôle et le poids de l’Algérie dans le marché énergétique mondial, au regard de sa position stratégique qui en fait un important fournisseur pour l’Europe et l’habilite à devenir un trait d’union entre l’Afrique et l’Europe pour l’exportation du gaz africain via le projet de gazoduc transsaharien à partir du Nigeria avec une capacité de plus de 30 milliards de mètres cubes/an.
Qui plus est, les découvertes de gaz en Mauritanie, au Sénégal et au Mozambique permettront à l’Afrique de booster ses exportations à l’avenir, a-t-il ajouté. Selon lui, le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du FPEG sera l’occasion pour les membres de trouver des solutions aux déséquilibres sur le marché énergétique mondial, notamment compte tenu de la situation en Ukraine, au Moyen-Orient et, plus récemment, en mer Rouge. (APS)