Conférence nationale pour le renforcement du front interne : «Cet événement n’est pas lié à un enjeu électoral»

20/08/2023 mis à jour: 01:37
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A. Bengrina, leader du mouvement El Bina - Photo : D. R.

Les participants appellent toutes les composantes politiques et sociétales à adopter et à promouvoir l’initiative, tout en organisant des rencontres autour de ses objectifs au niveau national et local.

Les travaux  de la Conférence nationale sur le renforcement du front interne et la sécurisation du pays, initiée par le mouvement El Bina, ont débuté hier matin au Centre international des conférences Abdelatif Rahal (CIC) et se sont achevés  en fin d’après-midi avec la signature d’une plateforme portant sur plusieurs points. Plus de 1300 participants, selon les initiateurs de cette manifestation, ont pris part à cette initiative. Des partis politiques de la scène nationale y ont pris part.

Abdelkader Bengrina, patron du mouvement El Bina, à l’origine de l’initiative,  a pu compter sur l’adhésion d’une partie de la classe politique, notamment le FLN, le RND, le Front El Moustakbel, TAJ, la Voix du peuple et l’ANR, partis auxquels se sont joints une pléiade d’organisations et de collectifs présentés comme des représentants de la société civile.

Parmi lesquels l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA),  la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), l’Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec), des représentants de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), des Scouts, de l’Association des oulémas et de l’Association pour la protection des consommateurs, des personnalités du Sud, des artistes, l’Union des paysans algériens (UNPA), des responsables des zaouïas, des sénateurs, quelques personnalités indépendantes, à l’instar d’Aboudjera Soltani et Abdellah Ghoulamallah, président du Haut Conseil islamique (HCI).

En revanche, l’opposition démocratique et d’autres  parties du courant islamiste ont décliné l’offre de Bengrina. C’est le cas du PT, du FFS, du RCD, de Jil Jadid, du MSP  et du FJD. Pourtant, le MSP avait pris part à la première réunion des partisans de l’initiative avant de prendre ses distances.

Dans son discours inaugural, le leader d’El Bina a réitéré le soutien des formations politiques, participant à l'événement, dont le FLN et le RND, au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, «pour protéger la volonté des martyrs et préserver la sécurité et la stabilité du pays».

Il a soutenu qu’il est conscient des dangers qui guettent l’Algérie, d’où «l’importance de renforcer le front intérieur». Bengrina a adressé également un message à l’institution militaire : «Nous lui sommes liés de toutes nos forces et de toute notre volonté. Nous sommes pleinement confiants dans ses capacités et la détermination de ses hommes à protéger l’Algérie et la préservation de la sécurité.»

Sur la défensive, Bengrina, qui a qualifié cet événement d’historique et premier du genre, a affirmé  que cette démarche  «n’est aucunement liée à un enjeu électoral», allusion faite, selon toute vraisemblance, à l’élection présidentielle de 2024.

L’objectif, d’après lui, est de «renforcer le front interne» face, entre autres, «aux défis régionaux auxquels fait face l’Algérie». Le secrétaire général du FLN, Abou El Fadl Baadji, a tenu aussi un discours similaire. Le secrétaire par intérim du RND, Yahi Mustapha, a assuré quant à lui que sa formation politique adhère à toutes les démarches visant à «protéger l’Etat et ses institutions».

De son point de vue, il est nécessaire de «travailler sur une nouvelle approche afin de fédérer le plus grand nombre possible d’Algériens et d’Algériennes à cette initiative». Le locuteur a dit adhérer, par ailleurs pleinement, à «la position forte de la diplomatie algérienne dès les premiers instants de la crise au Niger, et son rejet de toute intervention militaire».

Plus de 40 intervenants se sont succédé au pupitre pour dire, en 4 minutes, tout le bien qu’ils pensent de cette initiative. Beaucoup d’intervenants ont regretté l’absence de plusieurs partis et acteurs politiques. Abdelkader Bengrina a indiqué que cette initiative «aspire à devenir un espace de dialogue qui inclura tous les courants politiques».

Qu’en est-il des résolutions paraphées par les participants ? Ces derniers appellent le peuple algérien à faire preuve de vigilance afin de renforcer le front interne, autour des institutions de l’Etat et de soutenir ses positions stratégiques.

Les participants à l’initiative  sont invités à conclure une charte d’honneur visant à unifier leurs rangs autour de cet objectif afin de supporter le fardeau de cette étape cruciale. Les initiateurs de cette action demandent aux autorités de faciliter le travail de ces adhérents et les différentes couches de la société pour ouvrir des ateliers d’un  dialogue approfondi sur la dimension de l’initiative.

Comme ils invitent les institutions et les agences de l’Etat à coopérer avec les médias et l’élite pour sensibiliser l’opinion publique  sur la nature des dangers qui menacent le pays et les moyens d’y faire face. Il est question aussi de la mobilisation des énergies nationales, les «élites responsables» et des forces vives de la société, en «complémentarité avec les institutions de l’Etat», afin «d’immuniser la patrie, renforcer le front intérieur et sécuriser l’avenir des générations».

Enfin, les participants appellent toutes les composantes politiques et sociétales à adopter et à promouvoir l’initiative tout en organisant des rencontres autour de ses objectifs au niveau national et local. En outre «le Comité de coordination de l’initiative est chargé de suivre et de donner suite aux recommandations de cette conférence nationale», lit-on dans le document portant les résolutions sanctionnant les travaux de la conférence.

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