Me Arslane Abderaouf a été condamné mardi par le tribunal de Tébessa à trois ans de prison, dont une année ferme, assortie d’une amende de 2 millions de dinars. D’autre part, la même juridiction a prononcé la même peine à l’encontre de ses codétenus Aziz Bekakria, Redouane Hamidi et Azzedine Mansouri.
Ayant passé la durée de leur peine en détention, les quatre détenus ont quitté la prison tard dans la nuit de mardi à mercredi. Rappelons que Arslane Abderraouf est poursuivi pour adhésion au mouvement Rachad, considéré par le Haut conseil de sécurité (HCS) depuis mars 2021 comme organisation terroriste.
L’activiste et membre du Comité de défense des détenus du hirak, placé en détention provisoire par le juge d’instruction près le tribunal de Tébessa, le 26 mai 2021, est accusé également d’avoir diffusé sur les réseaux sociaux des informations malveillantes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’Etat. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense, Mes Mustapha Bouchachi et Mohamed Boudiar se sont basés sur la vacuité du dossier dans sa forme.
Selon eux, les charges retenues contre Me Arslane concernant l’adhésion à l’organisation Rachad ne sont pas étayées par des preuves palpables. Ajouté à cela la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux incitant les Algériens à boycotter le processus électoral a été filmée en 2019, soit en plein hirak.
«D’après le dossier et le débat qu’on a eu aujourd’hui devant le tribunal criminel de Tébessa, je considère que Me Arslane Abderaouf n’a pas commis un seul délit. Je pense qu’il a été poursuivi parce qu’il est un élément actif dans le hirak. Bien sûr, c’est une politique générale qui s’attaque aux gens actifs à l’intérieur du pays.
On essaye de leur monter des dossiers pour faire casser cet élan populaire pour un changement pacifique en Algérie et pour cela les magistrats qui ont écouté les plaidoiries devraient prononcer la relaxe en application de la loi», a déclaré à El Watan Me Bouchachi.
Alors que le procureur de la République a requis une peine de 10 ans de prison ferme à l’encontre de Me Arslane, le tribunal criminel de Tébessa a prononcé une peine de 3 ans de prison, dont deux ans avec sursis pour Me Abderaouf Arslane et ses codétenus.