Dimanche, 20 août 2023. Véhicules et processions humaines arpentent les huit kilomètres de route sinueuse, séparant le chef-lieu communal d’Ouzellaguéne et le sommet du village Ifri, à 70 km au sud-est de Béjaïa.
Chaque année, ce haut lieu de l’histoire est fréquenté par des centaines de citoyens venus des quatre coins du pays. Après la traditionnelle cérémonie officielle de recueillement, les représentants des autorités locales, après le dépôt d’une gerbe de fleurs à la mémoire des martyrs, ont laissé place aux visiteurs et autre organisations politiques.
S’identifiant, à travers leurs discours, aux principes et à l’esprit de la Plateforme du Congrès de la Soummam, des partis politiques, notamment, le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), ont mobilisé leurs adhérents pour célébrer, comme à l’accoutumée, le double anniversaire de l’offensive du Nord-Constantinois et du Congrès de la Soummam (20 août 1955- 20 août 1956).
Cette date est également une occasion pour des associations culturelles et sportives d’organiser une sortie vers ce lieu, abritant le musée de la Soummam et la petite maison de pierre, nichée au flanc de la montagne, où se sont réuni les principaux dirigeants de la Révolution pour structurer et organiser la lutte anticoloniale, laquelle a conduit, six ans plus tard, à l’indépendance de l’Algérie.
Les responsables des bureaux locaux du FFS et du RCD ont, quant à eux, marqué leur présence en prononçant des discours adossés à l’actualité nationale et internationale, tout en exhortant à l’union et au rassemblement des forces vives de la nation.
C’est ainsi que le FFS, profitant du contexte de cette 67e anniversaire du congrès de la Soummam, annonce que «le parti se prépare dans les prochains jours pour lancer son initiative politique à l’adresse de toutes les forces politiques sans exclusion, dans le but de parachever le projet national et de mettre l’accent sur l’instauration des valeurs de démocratie, de liberté et de justice sociale, et de tenir tête à ceux qui menacent la cohésion et l’unité du pays, ainsi que l’Etat national et ses institutions».
L’initiative, précise le parti, «vise à reconsidérer l’action politique et les vertus du dialogue et de réconciliation contre les politiques de bouclage et la montée des discours populistes et extrémistes, qui convergent, même si les finalités diffèrent, avec les manœuvres des forces impérialistes».
Le parti de feu Ait Ahmed s’est dit convaincu que «le front intérieur ne se créera que sous un climat d’ouverture, de justice sociale, de franchise et de vraie réconciliation».
De son côté, le RCD a estimé que la présence de la formation de Atmane Mazouz à cet événement n’est pas seulement une forme de reconnaissance pour les dirigeants de la révolution algérienne. Car «il s’agit aussi de tirer les enseignements de ce qui s’est déroulé ici en 1956.
Deux ans après le déclenchement de la guerre de Libération, les organisateurs du Congrès ont convenu que la révolution n’attendra jamais son objectif, c’est-à-dire l’indépendance, avec les divergences et les clivages politiques internes.
Ils se sont entendus alors qu’ils devaient se rassembler et de converger vers les mêmes objectifs en rang unifié», a déclaré dans la foulé, Mohammed Labdouci, membre du secrétariat national, qui a appelé, également, «à l’union de toutes les forces démocratiques pour discuter et débattre autour des mêmes objectifs, et ce, dans le but de libérer la parole et de jeter de nouvelles bases pour construire un Etat démocratique et de droit».