Le gaz naturel, qui a été unanimement qualifié par les chefs d’Etat et de délégations des pays du GECF, comme l’énergie de l’avenir et une énergie propre, doit jouer pleinement son rôle dans la transition énergétique et surtout échapper aux pressions, même sous couvert de défense de la nature, visant à limiter son exploitation par les pays du Sud.
Le 7e Sommet des pays exportateurs de gaz membres du forum (GECF) s’est achevé, hier, à Alger, avec l’adoption de la Déclaration d’Alger, véritable plaidoyer en faveur de la promotion du gaz naturel comme ressource énergétique incontournable pour la réalisation des objectifs de développement durable et pour un accès équitable à l’énergie.
Le président Abdelmadjid Tebboune, qui a présidé la rencontre, a plaidé à l’issue des travaux en faveur des contrats à moyen et long termes pour garantir et préserver les intérêts des pays producteurs et consommateurs. «Nous nous trouvons aux portes d’une nouvelle ère, le dialogue est la voie à suivre afin d’arriver à asseoir une vision commune faisant des contrats à long terme la garantie essentielle pour la préservation des intérêts des uns et des autres, dans le cadre d’une exploitation énergétique sécurisée et protectrice de l’environnement», a affirmé M. Tebboune.
Dans son discours d’ouverture des travaux du Sommet, le président Abdelmadjid Tebboune a appelé au renforcement du dialogue et de la coopération pour assurer un avenir commun et souligné l’engagement de l’Algérie en faveur «d’un avenir prometteur pour cette ressource naturelle que représente le gaz naturel».
Le Sommet d’Alger, dit-il, «est une occasion d’élaborer une vision commune pour la préservation des intérêts des pays producteurs et des pays consommateurs de gaz, et consacre notre engagement à concrétiser les objectifs du GECF et notre détermination à renforcer son rôle et à mettre en avant sa contribution à la sécurité mondiale de l’énergie».
Le gaz naturel, qui a été unanimement qualifié par les chefs d’Etat et de délégations des pays du GECF comme l’énergie de l’avenir et une énergie propre, doit jouer pleinement son rôle dans la transition énergétique et surtout échapper aux pressions, même sous couvert de défense de la nature, visant à limiter son exploitation par les pays du Sud.
«L’Algérie, consciente ainsi que tous ses partenaires que le gaz naturel est une source d’énergie abondante, abordable et amie de l’environnement, en sus d’être un soutien à la complémentarité des sources d’énergie renouvelable, a toujours soutenu l’idée d’élargir le rôle du gaz naturel dans le développement durable et son utilisation en tant que ressource propre aux côtés des énergies nouvelles et renouvelables», soutient le président Tebboune en insistant sur l’importance des «contrats à long terme, les prix justes et les politiques encourageant l’investissement dans le domaine énergétique».
Tout en appelant à «prendre des mesures concrètes pour poursuivre le développement des ressources gazières à travers des investissements continus», le chef de l’Etat a invité les pays du GECF à tirer pleinement profit de l’Institut de recherche sur le gaz, dont le siège est installé à Alger, pour renforcer la coopération scientifique et l’échange d’informations et de savoir-faire pour développer l’industrie du gaz.
Il assure, d’ailleurs, le président sénégalais Macky Sall dont le pays vient de rejoindre les rangs du GECF, du soutien de l’Algérie pour l’accompagnement technique des nouveaux projets gaziers lancés récemment au Sénégal.
Le secrétaire général du GECF, l’Algérien Mohamed Hamel, a tenu à assurer dans son discours que «l’âge d’or du gaz naturel est bien devant nous et non pas derrière, comme le prétendent certains». Hamel affirme qu’il y a un besoin vital de sécuriser l’énergie dont le GNL qui joue un rôle essentiel pour le développement durable.
Et même la protection de l’air. «Il faut garantir une transition énergétique sans marginaliser aucune partie», plaide le même responsable en appelant au renforcement du rôle du GECF.
Le ministre russe de l’Energie, Nickolai Choulguinov, a plaidé, pour sa part, pour la stabilisation du marché du gaz et le prémunir des implications géopolitiques. «Le marché du gaz doit être autonome», dit-il afin d’échapper aux pressions.
Il dénoncera, à l’occasion, les sanctions dont fait l’objet son pays. Tout en saluant les efforts de l’Algérie au service de la stabilité du marché gazier, le ministre russe de l’Energie a appelé à la solidarité entre les membres du GECF pour sécuriser les approvisionnements.
Le président iranien Ebrahim Raissi, qui a consacré la moitié de son discours à la dénonciation de la guerre de l’Etat sioniste contre Ghaza et a appelé au cessez-le feu immédiat et sans condition, a dénoncé également les sanctions touchant le secteur de l’énergie de son pays.
«L’industrie du gaz fait face à beaucoup de défis, il y a urgence à aller vers plus de rapprochement entre nos pays pour renforcer l’investissement et densifier la production de cette ressource naturelle», soutient Raissi en suggérant au GECF l’idée de créer un fonds d’investissement.
Le président de l’Etat bolivien, Luis Arce, s’est prononcé également en faveur du renforcement des alliances entre pays du Sud, pour bâtir un nouveau monde plus juste et équitable, notamment dans l’accès à l’énergie.
Tout en appelant au respect de l’autodétermination des peuples, le président Luis Arce a défendu l’idée de trouver de nouveaux postes de travail avec les multinationales, garantissant les intérêts des pays producteurs.
Notons que le Sommet d’Alger a compté la présence des chefs d’Etat d’Iran, d’Irak, du Qatar, de la Bolivie, de la Libye, du Sénégal, du Mozambique, de la Tunisie et de la Mauritanie. Les autres pays membres du GECF ont été représentés par les ministres de l’Energie et du Pétrole.
Tous ont appelé à adopter une «vision commune pour une transition énergétique fluide et équitable à travers la valorisation du gaz naturel. Par ailleurs, l’Italie a été invitée lors de ce Sommet pour représenter les pays consommateurs de gaz.