Malgré la pandémie de coronvirus qui sévit toujours, l’événement garde toujours sa place dans une société traversant une période très difficile.
La célébration du Nouvel An amazigh 2972 à Oum El Bouaghi intervient, cette année, dans un contexte particulier, avec notamment la recrudescence des contaminations dues à la Covid19, ce qui exhorte les associations et les organismes publics en charge de l’événement d’exiger le respect des gestes barrières.
Le théâtre régional a concocté pour la circonstance un riche programme contenant, entre autres, des représentations tant en arabe qu’en langue berbère.
Les troupes de Tebessa, de Batna, d’Oum El Bouaghi, de Meskiana présenteront leurs nouvelles productions théâtrales. Les associations culturelles, comme celles créées pour la préservation du patrimoine, organisent un concours dédié à la gastronomie du terroir.
On parle de chekhchoukha, de couscous et d’autres plats traditionnels à base de semoule de blé. Le concours auquel sont conviés tous les candidats et candidates de la région sera présidé par un jury composé de chefs connus sur la scène nationale, à l’instar de Selmoune.
D’autres festivités auront lieu un peu partout sur le territoire de la wilaya d’Oum El Bouaghi. Toutefois, il faut relever que nombre de jeunes interrogés par nos soins ignorent la symbolique de Yennayer. En vérité, pour perpétuer les traditions ancestrales, la célébration de l’an berbère a traversé un grand désert.
C’est maintenant seulement avec la reconnaissance et l’institutionnalisation de la langue amazighe que l’on assiste à un retour aux sources, avec la résurgence des traditions ancestrales.
Si dans les grandes agglomérations de la wilaya comme Aïn M’lila et Aïn Beida, la tradition ne semble pas faire la faveur de la population qui tourne le dos, sciemment ou inconsciemment à cette célébration, il n’en est pas de même dans les villages ou hameaux où les gens perpétuent certaines traditions.
Abdelkrim Reghiss d’Ain Fakroun nous apprend que pour fêter Yennayer, les citoyens entreprennent des opérations de nettoyage de leur domicile. Les pièces du domicile sont nettoyées avec une plante appelée Deriass. Les habitants des douars procèdent au nettoyage des fosses à grains, appelées matmour. Ils font aussi le compte du bétail et du troupeau.
La veille du Nouvel An, on prépare un couscous garni de légumes et de viandes auquel prendront part les membres de la famille. La veillée regroupera les gens autour d’une meida garnie de fruits secs, d’amandes, de dates et d’autres friandises.