Le premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche, a affirmé que son parti peut faire des concessions «pour peu que le pouvoir affiche une volonté réelle pour le changement».
Le Front des forces socialistes (FFS) a animé hier un meeting populaire à la salle Ibn khaldoun à Alger, à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de la fondation du parti, un certain 29 septembre 1963. La salle Ibn Khaldoun s’est avérée exiguë pour contenir les militants, les cadres et les sympathisants venus des quatre coins du pays pour participer à la commémoration de la naissance du plus vieux parti de l’opposition.
Toutefois, l’absence à cet événement important des anciens dirigeants et figures de proue du FFS n’est pas passée inaperçue. A l’entame de cette manifestation, les participants ont repris en chœur les slogans chers au Front, notamment : «Assa azaga, FFS yella Yella», («Aujourd’hui et demain, le FFS existera») ou alors «Si l’Hocine mazalna mouaaridine» («Si l’Hocine nous sommes toujours des opposants»), «Djazair Hora démocratiya» («Algérie libre et démocratique»). La salle a vibré à ces slogans nourris de youyous et d’applaudissements.
Par la suite les responsables des fédérations de différentes wilayas ont pris la parole pour évoquer le parcours et les luttes du parti durant ses 60 ans d’existence. C’est aussi une opportunité pour le premier secrétaire du parti, Youcef Aouchiche, d’insister sur le «respect» des principes de loyauté et d’engagement qui résument, selon lui, «l’immense héritage et la lourde responsabilité légués par feu Hocine Aït Ahmed».
Dans son discours, le patron du FFS a évoqué le long combat politique mené par le parti. Un FFS qui, soutient-il, n’abdique pas, qui ne renonce pas à ses positions et à ses principes, mais qui peut faire des concessions «pour peu que le pouvoir affiche une volonté réelle pour le changement».
Aouchiche s’est attardé dans sa prise de parole sur son initiative politique. «Conscients de la gravité du moment et en prenant notre responsabilité historique et nationale et dans le prolongement et la continuité des initiatives politiques que nous avons mises en avant, nous avons entamé des consultations bilatérales avec les partis politiques dans le but d’arriver à un consensus et à une vision commune sur les questions nationales préoccupantes et prioritaires», souligne-t-il.
L’offre du FFS, rappelle-t-il, s’adresse aux forces politiques qui cherchent à consolider l’Etat de droit et des libertés, et en même temps à celles qui s’engagent à défendre l’Etat national et ses éléments. Le FFS, poursuit-il, fixe des objectifs à son projet politique qui seraient des points de départ acceptables pour tous. L’initiative vise, selon lui, à surmonter les différences idéologiques sans les nier. «Nous voulons être consensuels et constructifs. Notre action n’est dirigée contre aucun parti et n’entre en concurrence avec aucune autre initiative», relève-t-il.
«Réhabiliter la politique»
Il précise que le but recherché est la «réhabilitation de la politique, la libération d’une dynamique collective pour renforcer l’Etat national et la relance du débat politique et sociétal sur les enjeux les plus importants de notre pays dans le cadre du respect de l’éthique politique». Comme elle s’inscrit dans le cadre de l’encouragement de l’engagement en faveur «d’un discours unificateur et franc» pour surmonter «les problèmes complexes dont souffre notre pays et pour faire face à la vague de populisme et d’extrémisme dans le traitement des questions sensibles dans notre pays».
Le parti a mis en avant quatre axes qui feront l’objet de discussions et de consultations avec les forces politiques. «Nous nous sommes concentrés d’abord sur les moyens de protéger l’Etat national, détaille M. Aouchiche, puis nous avons progressé dans un deuxième temps sur les moyens de parvenir à une défense contre toutes les formes de sabotage et la division, sans compromettre les libertés politiques et le pluralisme. En troisième lieu, nous avons axé sur les réformes politiques en vue de consacrer l’Etat de droit et enfin nous avons ajouté les réformes économiques structurelles. Ces sujets de discussion seront ouverts à l’amendement et à l’enrichissement».
Les premières consultations menées par le FFS ont reçu, selon M. Aouchiche, un «important écho» chez les partis. «Nous avons reçu des réponses positives, ce qui reflète le respect et la confiance dont jouit notre parti parmi les partenaires politiques. De même, il confirme le réalisme et l’équilibre de notre démarche, ce qui a facilité l’acceptation de ses axes dans le principe», se réjouit le premier secrétaire du FFS.
Et d’ajouter : «Notre initiative intervient à un moment national déterminant car, comme le disait Hocine Aït Ahmed dans un message adressé aux Algériens le 22 mars 2011 : ‘‘Nous nous trouvons, à chaque tournant de notre histoire, confrontés à l’inévitable choix entre les outils politiques et des illusions politiciennes’’.»