Le manque de pluviométrie suscite moult inquiétudes chez les agriculteurs de la wilaya de Boumerdès. Les effets de la sécheresse se font sentir même au niveau des périmètres irrigués.
Au niveau des exploitations arrosées habituellement à partir du barrage d’El Hamiz, c’est le désenchantement général. Ici, les superficies irriguées se réduisent d’année en année, déplore Abdelkader Kahlouche, président de l’association des irrigants.
«Il y a vingt ans, ce barrage permettait d’arroser une superficie de 17 000 ha. Aujourd’hui, on est descendu à 2 000 ha», souligne-t-il, précisant que seuls les céréaliculteurs ont le droit d’utiliser les eaux du barrage.
«Les maraîchers et les arboriculteurs ne savent pas à quel saint se vouer. L’arrosage de leurs champs passe par une autorisation du ministère de l’agriculture», indique-t-il.
Cette situation qui s’aggrave au fil des ans n’est pas sans conséquences sur le rendement agricole. « Les cultures maraîchères sont les plus touchées. Le manque d’eau a contraint beaucoup de paysans à abandonner le maraîchage au profit de l’arboriculture », explique un paysan de Hammadi, en se demandant ce qu’attend l’Etat pour généraliser l’utilisation des eaux épurées dans l’agriculture.
« Même les eaux du lac de Réghaia ne servent plus l’agriculture alors qu’auparavant des milliers d’hectares sont arrosés à partir de cette source », se rappelle-t-il.
La wilaya de Boumerdès compte trois stations d’épuration, mais seules deux exploitations à Corso bénéficient de ces eaux. A l’est de la wilaya, les attentes et les appréhensions sont les mêmes.
Contrairement à l’année passée, les barrages de Naciria, Sidi Daoud et Cap Djinet d’une capacité de 800 millions de mètres cubes sont presque vides, ce qui ne prédit rien de bon pour l’agriculture.