Le verdict dans le dossier de l’agression de 9 enseignantes sur leur lieu de résidence à Bordj Badji Mokhtar est tombé dans la nuit de mardi à mercredi. Les 5individus inculpés ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d’Adrar. Les assaillants sont poursuivis pour «constitution de bandes de malfaiteurs», «agressions et vol avec préméditation», «utilisation d’armes blanches».
Cette affaire qui remonte au 20 mai 2021 a provoqué l’émoi des Algériens qui avaient dénoncé «un acte barbare» et «une agression infâme».
Les agresseurs avaient agi dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 mai, munis d’armes blanches. Ils ont agressé physiquement 9 institutrices, dans leur logement de fonction dans la localité devenue une année avant chef-lieu de la wilaya.
Après avoir agressé sauvagement les enseignantes dont le supplice avait duré deux heures, les agresseurs ont volé, selon le témoignage des victimes, des objets appartenant à ces dernières, notamment des téléphones portables, des ordinateurs et une somme d’argent.
L’enquête ouverte par le parquet a rapidement abouti à l’identification des auteurs de cette attaque. Dans une conférence de presse qu’il a animée deux jours après les faits, le premier procureur général adjoint de la cour d’Adrar a fourni des détails sur le dossier.
Il a révélé qu’«un cas de viol a été commis sur une enseignante, des coups et lésions corporelles graves ont été portées sur quatre enseignantes», en sus de menaces à l’arme blanche et vol. Sur les 9 présumés coupables arrêtés par les services de sécurité, «4 ont avoué leur crime», avait précisé le PG.
Au lendemain de cette agression, tous les établissements des trois paliers de Bordj Badji Mokhtar avaient débrayé en signe de protestation contre l’horreur qu’ont vécue ces 9 enseignantes originaires du nord du pays.
Hier, nombreux étaient les enseignants qui ont qualifié de «minime» la condamnation des auteurs de l’agression à 20 ans de prison ferme. «Personnellement, je suis pour une condamnation à la perpétuité», souligne Boualem Amoura, président du Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef).
Et de rappeler qu’à Bordj Badji Mokhtar, il n’y a que 35 enseignants titulaires, alors que tous les autres sont des contractuels !