Les prix du pétrole étaient en voie de se clôturer hier, leur quatrième semaine consécutive de pertes après avoir chuté jeudi d’environ 5% pour atteindre un plus bas niveau en quatre mois. Une situation inattendue au vu de la stratégie de régulation adoptée par l’Opep+ et les réductions volontaires supplémentaires mises en place par l’Arabie Saoudite et la Russie.
Alors que les derniers rapports de l’Opep et de l’AIE tablent sur un rebond de la demande de pétrole pour les mois à venir et l’année prochaine, les fluctuations des prix actuels semblent échapper à la logique des fondamentaux du marché, du moins comme définis par l’Opep et ses alliés.
Dans ce contexte, certains analystes penchent pour une probable poursuite de la stratégie offensive de l’Opep + lors de sa réunion prévue le 26 novembre.
La prochaine rencontre de l’Opep+ va -t -elle déboucher sur la poursuite de la réduction des quotas en vue de maintenir les prix à un niveau acceptable pour les producteurs ? Une telle issue serait en tout cas plausible au vu de la stratégie adoptée par l’Alliance depuis quelques années.
Les analystes s’attendent à ce que l’Opep agisse pour réduire encore davantage l’offre dans le but de soutenir les prix. «Nous pensons que l’OPEP veillera à ce que les prix du pétrole Brent se situent dans une fourchette de 80 à 100 dollars en 2024, en garantissant un déficit modéré et en tirant parti de son pouvoir de fixation des prix», ont écrit les analystes de Goldman Sachs dans une note. L’Arabie Saoudite pourrait de son côté poursuivre sa politique de coupes volontaires en 2024 afin de contribuer à stabiliser les prix de l’or noir.
Les contrats à terme repartis à la hausse
Les accusations portées par le royaume saoudien, et l’Opep dans son ensemble, contre les spéculateurs qui seraient à l’origine de la baisse actuelle des prix du pétrole sont un autre indice de la volonté des producteurs de mettre en place des mécanismes qui empêcheraient une déroute plus importante des cours du brut dans les mois à venir. «La reconduction des réductions supplémentaires de l’offre saoudienne au début de 2024 devrait contribuer à effacer l’excédent attendu et apporter un certain soutien au marché», selon une analyse répercutée par Reuters.
Les contrats à terme sur le brent sont repartis à la hausse, hier en cours de cotation en se replaçant au-dessus de 78 dollars le baril. Le brut américain West Texas Intermediate (WTI) était également en hausse à plus de 73 dollars.
Les deux références ont cependant perdu environ un sixième de leur valeur au cours des quatre dernières semaines. «Les prix du pétrole sont en légère baisse cette année malgré une demande dépassant nos attentes optimistes», ont indiqué les analystes de Goldman Sachs dans une note. «L’offre non essentielle de l’OPEP a été beaucoup plus forte que prévu, en partie compensée par les réductions de l’OPEP.»
Le déclin du pétrole cette semaine a été principalement déclenché par une forte augmentation des stocks de brut aux États-Unis et le maintien de la production à des niveaux records, ce qui, selon les analystes, a déclenché des inquiétudes quant à la faiblesse de la demande du plus grand consommateur de pétrole au monde.