C ’est le retour de la pluie dans plusieurs wilayas du pays. Avec des précipitations qui dépassent les 50 mm, l’espoir d’une augmentation du taux de remplissage des barrages renaît. En effet, ce sont plusieurs wilayas, notamment du nord du pays, qui sont touchées par les fortes pluies de cette fin de semaine.
Dans leur bulletin météorologique spécial (BMS) émis mercredi dernier, les services de l’Office national de la météorologie (ONM) ont annoncé des pluies sur la grande majorité des wilayas du Nord. Il s’agit des Médéa, Bouira, Tizi Ouzou, Boumerdès, le nord de M’sila, Blida, Alger et Tipasa, où les quantités de pluie estimées varieront entre 30 et 50 mm et pouvant atteindre ou dépasser localement 60 mm. Mis à part Annaba concernée par des orages, les wilayas de Béjaïa, Jijel, Skikda, Constantine, Mila, Batna, Sétif et Bordj Bou Arréridj sont également touchées par cette activité pluvio-orageuse.
C’est dans la région ouest du pays que ces précipitations sont les plus importantes, avec des quantités de pluie estimées à plus de 70 mm. Les wilayas concernées sont Tlemcen, Aïn Témouchent, Oran, Mostaganem, Chlef, Aïn Defla, Tissemsilt, Relizane, Mascara, Sidi Bel Abbès, Saïda et Tiaret. Avec ce retour de la pluie, l’impact sur le taux de remplissage des barrages sera-t-il important ?
Pour Messaoud Maatar, directeur général de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), il est encore prématuré de se prononcer sur l’incidence réelle de ces précipitations sur le taux de remplissage des barrages.
«Stratégie de rationnement»
«Ce n’est qu’après 48 heures de pluie que nous pourrons faire nos estimations. D’ici là, il faut savoir que les pluies qui tombent sur la ville vont directement à la mer. Ce n’est que celles qui tombent sur les bassins versants qui ramènent vers les barrages qui sont réellement exploitables», explique-t-il, avant d’annoncer que le taux de remplissage des barrages ne dépasse pas les 39,47%.
Dans le détail, le DG de l’ANBT avance le chiffre de 19% de taux de remplissage pour l’axe de Tizi Ouzou (barrage Taksebt) jusqu’à Tipasa, la région du Chelif avec 29%, l’Extrême Ouest avec 24% et la région Est avec 61%. Concernant l’autonomie des barrages et leurs capacités à assurer les besoins en eau durant la saison estivale, M. Maatar considère que le pronostic réel se fera vers la fin du mois de mai.
Pour le moment, il considère que le taux actuel n’est pas encore suffisant, étant donné qu’il faudrait, selon ses propos, un minimum de 50% de taux de remplissage pour évoquer un été serein en matière de ressources. Il évoque, dans ce sens, la politique de réduction des quantités d’eau distribuées.
«Notre but est de tenir le coup jusqu’à la nouvelle saison hivernale. Donc, nous mettons en place une stratégie de restrictions et de rationnement des quantités. Au lieu d’aller vers 150 000 m3 par jour, nous irons jusqu’à 80 000 m3 seulement. Ce scénario dépend, bien sûr, des quantités de pluie collectées et des précipitations», conclut Maatar Messaoud.