Autrefois cernée par les pâturages : Souidania, une commune «croquée» par le béton

02/12/2023 mis à jour: 23:02
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Centre de la ville de Souidania - Photo : D. R.

Au fil des ans, les zones agropastorales de la commune de Souidania (ex-St Ferdinand) se réduisent depuis les années 1990, à une portion congrue, et les pâturages au paysage pittoresque se voient bouffés par le béton gargantuesque. Aussi, les superficies consacrées aux exploitations de vignoble, d’élevage en étable et autres fermes de production laitière, se rapetissent, elles aussi, à la faveur du PDAU (Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme) qui, depuis une vingtaine d’années, n’a de cesse de «bouffer» les zones à vocation agricole.

Le tissu urbain ne cesse, en effet, de s’étendre à la «faveur» des promoteurs qui restent à l’affût du moindre lopin de terre pour ériger leurs carcasses d’immeubles dont certains amochent peu ou prou la rusticité environnante.

Selon le P/APC, Moumen M’hamed, «pratiquement 30% des 14,3 km2, représentant la superficie de la commune, sont consacrés au PDAU, et nous nous efforçons, nous les élus, de doter la commune des projets à même de répondre aux préoccupations des 35 000 habitants que compte la commune.» Et d’ajouter plus loin : «Pour peu que le POS (Plan d’occupation du sol) soit étendu pour réaliser  nos projets.» Ainsi, après les onze mois de gel de l’APC, les élus renouent (depuis août 2023) avec les assemblées plénières pour émettre des propositions de lancement de projets.

Les élus ambitionnent une manne conséquente  pour le lancement de projets

«Avec l’enveloppe financière ou le budget primitif qui nous a été alloué au titre de l’exercice 2024, qui avoisine les 221 millions de dinars dédiés aux seuls deux volets que sont l’équipement et le fonctionnement, le budget de fonctionnement nous bouffe, à lui seul, une grosse part et nous ne pouvons aspirer réaliser grand-chose avec la timide part financière qui reste», note le SG de la mairie, avant de se voir relayer pat le maire : «Nous sommes une commune qui n’est pas riche, et par conséquent, nous ne pouvons nous appuyer que sur les subventions qui nous sont consenties par la wilaya.»

Les élus interpellent l’exécutif de wilaya pour que des aides financières soient mobilisées pour la réalisation de projets dans leur commune. «Nous gérons une commune qui ne dispose pas d’activités industrielles ni d’établissements à caractère commercial, comme les crèches, les salles des fêtes, susceptibles de drainer des dividendes pour le Trésor de la mairie.

Nous allons inscrire lors de nos prochaines assemblés les priorités de la commune en matière de projets au titre de l’exercice 2024 et souhaitons que des subventions nous soient octroyées», dira le premier magistrat de la commune qui, dans le sillage, précise que la seule agglomération de Bellota, considérée comme le deuxième plus important pôle urbain de la commune «souffre d’un manque criant d’infrastructures publiques».

En présence d’élus et responsables de la commune, le maire arbore la liste de projets qu’il souhaite voir se concrétiser  aussi bien dans le secteur de l’éducation, comme la réalisation au moins d’un autre lycée, en mesure de résorber, fait-il savoir, une forte demande générée par des centaines de familles – fraîchement installées dans les logements toutes formules confondues – l’extension de deux établissements primaires, à savoir l’école Boualem Cherchali et l’école Mehdi Ali, ainsi que la réalisation d’une cantine scolaire au niveau de l’école Saadi Mokdad.

En matière de besoins hydrauliques et pour prévenir les problèmes ayant trait aux risques de salubrité et de santé publique, le P/APC met en avant les besoins de la ville qui se résument dans la réhabilitation des réseaux d’assainissement dans la cité des 65 Logements, la Côte blanche ainsi que la cité Hay Benacer.

Le secteur des travaux publics n’est pas en reste dans la commune dont la réhabilitation des chemins vicinaux comme la route du 5 Juillet et Côte blanche-Belotta, nécessitent des travaux de revêtement de bitumage ainsi que la réhabilitation de l’éclairage public du chemin vicinal Bediaf vers la route 233.

Le maire fait également état d’un besoin pressant d’une gare routière, dans la mesure où le POS de la géographie qu’il gère est devenu conséquent avec de nouveaux pensionnaires occupant quelque 9000 nouveaux logements implantés depuis trois ou quatre années, donc une forte demande en matière de transport. Un autre élu finit de sérier les besoins de la commune.

Il s’agit de l’ouverture d’une salle de soins au niveau de la cité 1780 Logements en sus de la réalisation d’un marché de gros pour les produits maraîchers et fruitiers dans la commune. Selon les élus, la mise en œuvre de ce programme est conditionnée par la validation du Fonds spécial de soutien aux collectivités locales.

Il y a lieu de préciser que la commune vient de disposer d’une piscine semi-olympique, inaugurée dernièrement, d’une salle polyvalente de 400 m2, une infrastructure récemment réceptionnée. Les gestionnaires de la commune, qui affirment qu’une salle omnisports est en cours de réalisation, envisagent par ailleurs, d’inscrire dans leur plan d’action la requalification des aires de jeu de proximité et un hôtel de ville plus adéquat.

La part de l’agro-pastotrale reléguée au dernier plan

Un autre problème que les élus souhaitent voir réglé. Il s’agit des dizaines de familles qui résident dans des masures nichées au niveau de certaines fermes coloniales.

«Quand bien même, les propriétaires se sont acquittés de l’ordre de versement concernant l’achat des maisons qu’ils occupent, ils attendent depuis plusieurs années de voir leur situation régularisée», explique Fateh Habi, vice-président de la commune, qui, par ailleurs, appelle de tous ses vœux les autorités locales pour que les agriculteurs qui disposent ce lopin de terre dans la commune puissent rebondir, et ce, après avoir connu une longue période de disette.

«Les paysans ont des difficultés de travailler leurs terres, à cause des dettes qu’ils accumulent. Certains ont baissé les bras, les autres tentent de résister en tirant leur pitance de leurs maigres produits», renchérit-il, en souhaitant qu’ils soient accompagnés en matière de crédits et de matériels conséquents par les pouvoirs publics.


 

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