Le talent de l’écrivain est d’entraîner le lecteur dans l’illusion d’une île, l’île de Mingher, territoire éloigné de l’Empire ottoman à partir de laquelle on voit - et on vit - les grandes évolutions du début du XXe : l’effritement progressif de l’Empire ottoman, l’affirmation des puissances occidentales, leur mainmise sur le monde (il est même question du sac de Pékin de 1900), les résistances des musulmans.
Au moment où Zineb Sedira l’avait présenté à la presse (El Watan du 2 mars 2022), El Watan s’était fait l’écho du travail de l’artiste «les rêves n’ont pas de titre». Aujourd’hui, il est possible d’en voir la matérialisation au pavillon français et sa place dans une biennale où la commissaire Cecilia Alemani a mis à l’honneur les femmes artistes.
Choisie par un comité de sélection en 2020 pour représenter la France, l’artiste vidéaste Zineb Sedira proposera à la Biennale de Venise qui ouvrira fin avril une installation cinématographique : au sein de celle-ci sera projeté un film intitulé Les rêves n’ont pas de titre. Nous avons voulu en savoir davantage sur la nature du projet artistique et sur la manière dont l’artiste se situait par rapport à ses multi-appartenances.