Après le début de déploiement des banques algériennes en Afrique via, notamment, le lancement de succursales en Mauritanie et au Sénégal, les compagnies d’assurances sont appelées à se préparer à cette ouverture sur le marché africain pour accompagner les investisseurs.
Interrogé, hier à ce sujet lors d’une conférence de presse animée à l’occasion de la 49e conférence de l’Organisation des assurances africaines (OAA) qui s’ouvre officiellement aujourd’hui, le président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance, Youcef Benmicia, dira : «Le sujet est là. Il y a aussi du potentiel à saisir. Les compagnies algériennes du secteur doivent se préparer à se placer sur le marché africain.»
Un marché où sont implantées de grandes sociétés internationales d’assurances, notamment celles des pays voisins. De son côté, Hassan Khelifati, vice-président de l’UAR et président de la Commission communication du Comité local d’organisation (CLO) de la 49e conférence de l’OAA notera : «D’autres priorités sont à prendre en charge dans le cadre d’une réforme globale du secteur avant d’aller à la conquête du marché africain.» Pour M. Khelifati, il y a lieu de «libérer les initiatives dans ce cadre».
Mais surtout, «il faut qu’on soit techniquement et financement solides», appellera-t-il. Autrement dit, les compagnies d’assurances algériennes ont encore besoin de temps et d’une phase de mutations avant d’opérer cette ouverture grandement souhaitée. Et ce, d’autant qu’il s’agit d’exigences de plus en plus importantes et de relever des défis de taille tant au niveau national qu’au niveau continental où les risques émergents sont à prendre en charge.
D’où la nécessité de lancer des solutions adéquates. Lesquelles feront justement l’objet de débats lors de cette 49e conférence de l’OAA. Une rencontre qui se penchera sur la proposition de solutions novatrices pour répondre aux défis du secteur agricole, mais aussi contribuer à façonner un avenir plus résilient et prospère pour l’assurance agricole en Afrique.
C’est ce qu’a développé le président de l’UAR, soulignant que la branche agricole représente moins de 4% du marché africain des assurances et est évaluée à 62 milliards de dollars. En effet, face à l’ampleur des catastrophes naturelles de plus en plus récurrentes, les propositions mettront l’accent sur l’impératif de mettre en place de nouveaux dispositifs d’assurance adaptés pour assurer la sécurité alimentaire des pays du continent. «Il y a lieu d’aller vers des solutions spécifiques avec l’intervention des Etats», a plaidé M. Benmicia proposant l’option de la micro-assurance aux petits agriculteurs défavorisés.
Pour le président de l’UAR, des potentiels de croissance de l’assurance dans le secteur agricole méritent d’être consolidés en Afrique pour protéger les revenus des agriculteurs. Mais aussi pour permettre à l’assurance de jouer son rôle dans la promotion de la sécurité alimentaire et la stimulation du développement économique durable, selon M. Khelifati.
«Relever le défi de la sécurité alimentaire exige une vision audacieuse et une collaboration étroite entre les assureurs, les organismes de réglementation et les parties prenantes concernées», dira t-il. Autant d’acteurs (1700 participants de 70 pays) qui se retrouveront, l’espace de deux jours, pour cette édition qui sera lancée par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.