Les présents ont dénoncé les violations des lois régissant cette activité, rappelant que le CNOA et les CLOA, dont les mandats sont arrivés à terme, continuent d’exercer avec la complicité du ministère de l’Habitat.
Secouée depuis des années par des problèmes organisationnels et structurels, la corporation des architectes continue de subir les conséquences d’une situation inédite qui a énormément influé sur ses activités. Réunis, hier, par l’Association Architecture 25 de Constantine (A25), en activité depuis 2013, pour une rencontre de concertation et de dialogue, tenue à la maison de jeunes de la cité Filali, des intervenants ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de «situation illégale» des Conseils locaux de l’Ordre des architectes (CLOA) et le Conseil national (CNOA).
«Le mandat du CNOA est arrivé à terme le 5 septembre dernier, ainsi que celui des CLOA, qui continuent d’exercer dans l’illégalité totale en tenant des réunions, mais aussi en prenant des décisions au nom des architectes, sans les informer, alors qu’ils effectuent des dépenses sans aucune raison légale», s’est exprimé Nouredine Khelfi, président de l’association A25.
«Le CLOA ne s’intéresse qu’aux cotisations des architectes et n’hésite pas à infliger des sanctions à ceux qui ne paient pas ; ceci se passe au mépris de la loi ; le comble est le fait que le ministre de l’Habitat en personne adresse une correspondance au mois de mars 2022 au président du CNOA, dont le mandat a expiré depuis le mois de septembre 2021 pour autoriser à prolonger leur mandat jusqu’à l’élection d’un nouveau conseil national ainsi que de nouveaux conseils locaux ; pourtant il y a une loi qu’il faut respecter sinon à quoi sert-elle», a-t-il ajouté.
Ce dernier n’a pas manqué de dénoncer l’obligation faite aux architectes de verser les cotisations pour obtenir le renouvellement de leur agrément annuel. «C’est complètement illégal, car l’extrait d’inscription au tableau de l’ordre des architectes vaut à lui seul un agrément définitif», a-t-il indiqué.
C’est dire que les choses ne tournent pas rond en matière d’application des lois, mais aussi s’agissant de donner leur chance à tous les architectes pour prendre part aux concours d’architecture et aux appels d’offres. La rencontre, et grâce aux interventions des présents, a permis de révéler les conditions contraignantes imposées aux jeunes architectes pour avoir des projets, mais aussi le problème des cahiers des charges devenu un moyen d’exclusion.
D’autres ont soulevé que la profession a connu une véritable décadence, pour ne pas dire un bradage, à travers les projets d’habitation de très mauvaise qualité réalisés un peu partout à l’échelle de la wilaya de Constantine. «L’architecture est un art avant tout et l’architecte est appelé à concevoir, à dessiner et à innover pas de sombrer dans l’habitat», dira Nouredine Khelfi. Certains n’ont pas manqué de déplorer l’absence à cette rencontre des architectes concernés par ces problèmes, notamment parmi les jeunes.
Comme si cela ne les concernait pas. «Nous ne sommes pas là pour faire le procès des institutions, mais il faut dire que cette situation est le résultat de ce que nous avons semé, car nos ainés ont tout fait pour organiser cette activité, mais en fin de compte nous nous sommes retirés pour devenir des spectateurs au lieu d’être des acteurs», a résumé l’architecte Nabil Gaham.