Dans un communiqué rendu public le week-end dernier, la direction nationale du FLN explique le report de la tenue du 11e congrès par les événements dramatiques de Ghaza.
Prévu fin octobre courant, le 11e congrès du parti du Front de Libération nationale (FLN) se tiendra finalement les 11, 12 et 13 du mois de novembre. C’est du moins ce qu’a annoncé, hier, la direction nationale de l’ex-parti unique. Il y a quelques jours les responsables du parti ont décidé du report de ces assises tant de fois décalées et très attendues par les cadres et militants de base.
Si les précédents reports sont dus essentiellement à des problèmes internes, cette fois-ci, la cause de cet ajournement est liée à l’agression sanglante des forces de l’occupation contre la population civile de Ghaza.
Dans un communiqué rendu public le week-end dernier, la direction nationale du parti explique le report par «les événements dramatiques de Ghaza et ce à quoi le peuple palestinien frère a été exposé, et conformément à l’annulation de nombreuses activités officielles et publiques dans le pays. En signe de solidarité avec nos frères palestiniens, il a été décidé du report de la session ordinaire du comité central au 29 octobre 2023, ainsi que le report de la date du congrès».
Et de préciser que cet ajournement ne durera que «quelques jours, soit jusqu’à ce que les procédures administratives et organisationnelles auront été définies». Ainsi la session du comité central du parti prévue samedi 21 octobre et qui devrait précéder le 11e congrès, a été également reportée à dimanche prochain.
Ce report permet à l’actuel SG, Abou El Fadhl Baâdji, de bénéficier d’un énième sursis, lui qui n’a pas encore déclaré son intention de briguer un mandat à la tête du FLN et qui est contesté par ses pairs. Pour preuve, c’est Ahmed Latifi, pourtant exclu récemment, qui est intervenu en tant que chef du groupe parlementaire du parti au Conseil de la nation, dans le cadre des débats autour de la Déclaration de politique générale du gouvernement et pas celui que l’actuel secrétaire général a désigné.
«Purge»
A ce titre, il est à préciser que le rang des opposants de M. Baâdji a grossi, après la dernière vague d’exclusions de cadres, et pas des moindres, puisque cela a concerné des élus et des sénateurs. Il s’agit d’Ahmed Kharchi, vice-président du Conseil de la nation, d’Ahmed Latifi, chef du groupe parlementaire à la Chambre haute, ainsi que Samir Zoubiri, sénateur de Bouira, et Nadjia Djilali, présidente de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) d’Alger.
La commission de discipline qui a prononcé ces dernières radiations comme les précédentes est qualifiée par plusieurs militants d’«illégitimes» car «tous ses membres ont été nommés par le SG du parti, alors que sa composante a été élue lors du dernier congrès pour un mandat qui devra expirer au prochain congrès».
Si pour la direction, ces exclusions visaient à assainir les rangs du FLN des élus ayant piétiné les textes et règlement régissant le parti, pour les concernés, il s’agit bel et bien d’une «purge», en prévision des prochaines assises. Pour beaucoup d’observateurs, le 11e congrès du FLN démarre mal, puisque cette campagne d’exclusions suscite le mécontentement des cadres et des militants de la base.
Le dernier congrès organisé par le FLN, le dixième, remonte à 2015. Depuis, quatre personnes se sont succédé au poste de secrétaire général, dont un s’est établi à l’étranger alors que les deux autres ont fini en prison.