Le ministre de l'Hydraulique, Taha Derbal a annoncé, hier à Alger, l'élaboration d'un Plan spécial d'approvisionnement en eau potable, à même de passer la prochaine saison estivale «en toute aisance».
Le ministre, qui intervenait lors d'une conférence de presse animée en marge de la Conférence nationale des cadres de l'Hydraulique au siège du ministère sous le thème : «Modernisation de la gestion du service public d'eau», a indiqué que «la situation n'est pas du tout inquiétante, les pouvoirs publics ayant mobilisé tous les moyens pour garantir l'approvisionnement en eau potable. Le secteur a tracé un plan d'action bien défini à cet égard», a-t-il rassuré.
Le ministère de l'Hydraulique «veille à réaliser les objectifs tracés pour passer une saison estivale en toute aisance», a affirmé le ministre, faisant toutefois état d'«éventuelles perturbations dans certaines wilayas», tout en assurant que des efforts sont «en cours pour réduire cette éventualité». Le ministre a estimé que «la situation sera globalement maîtrisée», appelant, à cette occasion, les cadres et les travailleurs du secteur à «s'engager» et à déployer tous les efforts pour mener à bien ce plan.
Par ailleurs, M. Derbal a tenu à rassurer concernant la disponibilité des ressources en eau nécessaires au secteur agricole, relevant le caractère «stratégique» que représentent les activités agricoles et leurs rôles dans la relance de l'économie nationale.
Il a mis en avant l'importance des stations de dessalement de l'eau de mer, étant «la solution idoine pour soutenir et assurer l'approvisionnement en eau potable, qui profitera également au secteur agricole, en ce sens que des quantités d'eau superficielle stockées dans les barrages et utilisées précédemment pour l'approvisionnement en eau potable seront transférées au secteur agricole».
M. Derbal a souligné l'impératif de recourir aux eaux traitées pour répondre aux exigences du secteur agricole, assurant que le pays disposait d'infrastructures de base importantes dans ce domaine et utilisait des systèmes économiques, comme la pulvérisation en éventail et le «goutte-à-goutte». A une question sur le taux de remplissage des barrages, le ministre a répondu qu'il avait atteint 29%, contre 32% en décembre dernier, expliquant cette baisse par «la faible pluviométrie enregistrée ces dernières années et pas uniquement cette année».
Au moment où le secteur connaît une hausse de la demande sur l'eau, les changements climatiques viennent exacerber la situation, entraînant une baisse continue de la réserve des barrages et des couches hydriques. «En dépit de ces conditions, l'alimentation en eau potable reste acceptable en général, à l'exception de certaines régions», a-t-il soutenu selon l’APS qui a rapporté l’information.
Le ministre a préconisé l'utilisation du numérique pour une maîtrise optimale de l'approvisionnement en eau potable, notamment à travers la création d'une base de données précises, qualifiant le numérique de «choix stratégique et incontournable pour améliorer et moderniser le service public».
A cet effet, le ministre a donné des instructions à toutes les entreprises placées sous la tutelle pour lancer «immédiatement» la numérisation et veiller à son application dans «les délais impartis», soulignant la disponibilité des enveloppes financières nécessaires.