Réveil tardif, tentative d’affirmation ou simples démarches sans lendemain ? Des partis ont lancé ces derniers jours, en groupe ou en solo, des initiatives politiques dans l’objectif, affiché, de «renforcer le front interne» et «d’enclencher un dialogue national» sur l’avenir politique et économique du pays. Certaines formations ont relancé leurs anciennes initiatives, alors que d’autres ont choisi de donner naissance à de nouvelles démarches aux contours indécis, mais avec des slogans pompeux.
Plus médiatisée, c’est l’initiative portée par le parti islamiste El Bina, qui a réussi à rallier l’écrasante majorité des formations formant la fameuse alliance présidentielle, en l’occurrence le FLN, le RND, TAJ, ainsi que des organisations de la société civile.
Cette démarche, selon son promoteur, Abdelkader Bengrina, président du parti El Bina, qui vise à «consolider le front interne, renforcer le rang national, prendre conscience des défis internes et mettre en garde contre les dangers extérieurs, a été fortement appréciée par les partenaires sur la scène nationale en termes de formulation des clauses et de fixation des objectifs». Pour le transfuge du MSP – un parti qui a boudé cette nouvelle coalition pour l’instant –, «l’initiative n’est pas exclusive au parti mais est ouverte à tous les Algériens sans exclusive». Il faut signaler que cette initiative n’est pas l’unique offre sur la scène politique nationale. D’autres formations ont également présenté de nouvelles feuilles de route.
C’est le cas du Front des forces socialistes (FFS) qui a mis sur le tapis, à l’occasion de la dernière réunion de son conseil national, une «nouvelle initiative politique», tout en promettant de faire «prochainement, une proposition concrète à l’ensemble des partenaires».
Ce faisant, la direction de cette formation «invite l’ensemble des partis à des consultations en vue d’un pacte historique pour le parachèvement du projet national». «Cette initiative politique se veut sans exclusive et au-delà des clivages idéologiques», promet le premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche. Selon lui, cette démarche «s’adresse à toutes les forces politiques, à la fois engagées dans la défense de l’Etat de droit, des libertés, de la justice sociale et intransigeante quand il s’agit de s’opposer fermement aux velléités, internes ou externes, de porter atteinte, sous quelques prétextes que ce soit, à l’intégrité et l’unité du pays, à l’Etat et ses institutions».
D’après le plus vieux parti de l’opposition, «pour prémunir le pays d’un nouveau cycle d’affrontement interne sur fond d’instrumentalisation de la rue, il est vital que la classe politique prenne ses responsabilités et se rassemble en ouvrant de vraies perspectives politiques au pays, qui neutraliseront définitivement toute tentation de restauration d’un ordre politique qui a failli provoquer l’effondrement de l’Etat national».
Le parti Talaie El Hourriyet rend publique, lui aussi, son initiative, reposant principalement, selon un communiqué du parti, sur les principes «du dialogue et de l’unification des rangs», en vue de faire sortir le pays de «la crise globale» qu’il traverse.
Pour cette formation, «le pays fait face à une crise globale qui nécessite, donc, un règlement global qui intègre une solution à la crise du système». «Cela passe par la mise en place de conditions d’une solution consensuelle, tributaire également d’une volonté politique d’aller vers le renouvellement et la modernisation du système politique», détaille ce parti.
Il y a quelques semaines également, trois formations politiques, à savoir le PT, le RCD et l’UCP, ont également lancé des consultations en vue d’engager «un débat sur l’avenir du pays qui traverse une période charnière, marquée par une situation de bouleversements mondiaux». Ces partis réussiront-ils à s’entendre ? Leurs initiatives aboutiront-elles à des résultats concrets ? Wait and see…