L’administration Trump a autorisé un transfert de près de 3 milliards d’armes vers Israël comprenant les bombes à destruction massive de 900 kilos capables de percer le béton armé et les bunkers sous terrains. Ces opérations ne sont pas passées par les législateurs du Congrès et du Sénat, mais par des procédures d’urgence. Elles interviennent alors que le 1er ministre israélien Netanyahu, refuse d’aller vers la 2e étape de l’accord qui met fin à la guerre et réclame une prolongation de la 1re phase, pour libérer les otages et reprendre son offensive génocidaire contre Ghaza.
Le département d’Etat américain a autorisé vendredi trois opérations de vente d’armes à Israël pour un montant total d’environ 3 milliards de dollars. Ces contrats n’ont pas pris le cheminement habituel de l’examen par les législateurs du Congrès et du Sénat. Ils sont passés par la voie des procédures d’urgence, qui permettent au président américain d’éviter le processus législatif et ses éventuels résultats.
D’un montant de 2,04 milliards de dollars, le premier contrat comprend 35 529 corps d’obus de 900 kilos et 4000 bombes de 900 kilos, redoutables pour leurs effets dévastateurs capables de traverser le béton armé et les bunkers sous terrains.
Comme une grande partie de ces achats provient des stocks américains, le transfert de cet arsenal dévastateur pourrait se faire immédiatement, au lieu d’attendre 2027, a indiqué le Pentagone dans un communiqué.
4000 bombes de 900 kilos à destruction massive
Le deuxième contrat, d’un montant de 295 millions de dollars concerne la livraison de bombes de 450 kilos et des kits de guidage alors que le troisième contrat porte sur des bulldozers Caterpillar D9, alors que le quatrième contrat, d’une valeur de 295 millions de dollars, porte sur des bulldozers Caterpillar D9, utilisés par Israël dans ses opérations de destruction des maisons palestiniennes à Ghaza, et depuis plus d’un mois en Cisjordanie occupée.
Ces engins sont égalent utilisés pour endommager les routes et les passages pour les rendre impraticables et pousser la population à quitter les lieux. Il faut préciser que c’est la deuxième autorisation d’urgence de vente d’armes à Israël que le Département d’Etat signé au mois février sans examen par les législateurs du Congrès.
Elle intervient au moment où la première phase de l’accord de cessez-le-feu à Ghaza a pris fin hier sans que la deuxième ne commence, il y a deux semaines, mais aussi dans un contexte marqué par une guerre sans merci, avec des mesures israéliennes d’annexion et des menaces de reprises de l’offensive militaire israélienne à Ghaza.
En effet, depuis le début de cette trêve, le 1er ministre israélien, encouragé et soutenu par le président américain, n’a fait que violer les termes de l’accord, en limitant au maximum l’entrée de l’aide humanitaire et en tirant sur les Palestiniens et depuis peu, en retardant la libération des Palestiniens des prisons israéliennes.
Netanyahu «prêt à reprendre la guerre»
Ce qui intéresse Netanyahu, c’est libérer d’un coup les otages et reprendre tout de suite après sa guerre génocidaire. Poussé par une forte pression interne à reprendre les négociations à travers les médiateurs quatris et égyptiens, sous la supervision des USA, Netanyahu est revenu à la table des négociations. Pas pour une 2e phase, mais pour une prolongation de la 1re de 42 jours, en refusant que ses forces militaires ne quittent l’axe Philadelphi, reliant Ghaza à la frontière avec l’Egypte, alors que dans les termes de la 1re phase de l’accord, l’armée devait abandonner ses positions dans ce couloir.
En fait, Netanyahu veut juste gagner du temps pour récupérer les otages vivants et décédés. La 2e phase devait se terminer par la fin de la guerre et le retrait total des forces israéliennes de Ghaza. Ce que Netanyahu refuse catégoriquement. Hier l’agence américaine Blumberg a affirmé que les pourparlers qui se déroulent au Caire «n’ont pas encore abordé la deuxième phase de l’accord».
Le Hamas veut «la fin de la guerre»
Citant des sources au bureau du 1er ministre, l’agence a révélé que Netanyahu «est prêt à reprendre les combats et a tenu des consultations avec les chefs de la défense». Hier encore, Netanyahu, a prévu des consultations avec ses chefs de sécurité sur la question des otages israéliens à Ghaza.
Citant des sources égyptiennes, des médias israéliens ont fait «état de la détermination du Hamas à mettre en œuvre les conditions convenues dans l’accord d’échange, qui incluent la déclaration par Israël de la fin de la guerre et un retrait complet de la bande de Ghaza». Une position que le mouvement n’a pas cessé de réitérer.
Hier, dans une déclaration rendue publique, son porte-parole, Hazem Qassem, a confirmé : «Il n’y a pas encore de négociations concernant la deuxième phase». Selon lui, Israël porte la responsabilité de ne pas avoir entamé les négociations pour la deuxième phase de l’accord sur Ghaza, qui devait débuter le 16e jour après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
L’occupation veut parler de la prolongation de la première phase de restitution de ses prisonniers avec la possibilité de reprendre l’agression sur la bande de Ghaza, ce qui est contraire au texte de l’accord. Le porte-parole a par ailleurs accusé Israël de ne pas «respecter son engagement de mettre fin à la guerre et de se retirer complètement de Ghaza».
Pour le porte-parole du Hamas, «prolonger la première phase sous la forme proposée par l’occupation est inacceptable, et ce qui est exigé des médiateurs et des pays garants, c’est d’obliger l’occupation à respecter l’accord dans ses différentes étapes». Qassem a affirmé en outre que «l’occupation tente de revenir à la case départ en rebattant les cartes en proposant de prolonger la première phase».
Pour l’instant, cette situation de statu quo risque de faire éclater la guerre à n’importe quel moment. Les appels au retour aux armes n’ont jamais été aussi forts que depuis le voyage de Netanyahu aux USA, et les déclarations de Donald Trump sur Ghaza et la déportation de sa population pour en faire une propriété américaine, après son aménagement en «Riviera» du Moyen-Orient.
Avec ce pont aérien militaire entre Washington et Tel Aviv, Netanyahu va poursuivre son œuvre dévastatrice et génocidaire à Ghaza et en Cisjordanie occupée qui est sur le point d’être annexée par la force d’occupation.