Les prix des céréales affichent une baisse en ce début du mois de mai, dans un contexte d’approvisionnement mondial abondant et de demande lente.
La faiblesse de la demande d’exportation a notamment poussé les agriculteurs à baisser les prix de vente. Hier, le blé Euronext à échéance septembre 2023 était en baisse de 4,25 euros/tonne, en s’affichant à 232,25 euros/t, tandis que le contrat décembre 2023 diminuait de 4 euros/t, à 236,5 euros/t.
Les cours à terme du blé aux Etats-Unis ont chuté également en dessous de 6,1 dollars le boisseau début mai, le plus bas en 21 mois. La superficie de plantation aux Etats-Unis a augmenté de 9% l’hiver dernier pour atteindre le niveau le plus élevé en huit ans, tandis que les pluies récentes dans les plaines ont atténué les inquiétudes liées à la sécheresse.
En Europe, la récolte du premier exportateur, la Russie, devrait atteindre 78 millions de tonnes en 2023, en deçà du record de l’an dernier tout en restant élevée par rapport aux normes historiques. Les expéditions en provenance de Russie devraient rester robustes, car les résultats trimestriels des principaux producteurs de céréales du pays ont mis en évidence la faiblesse de la demande intérieure.
Pourtant, l’incertitude persiste quant à savoir si l’accord sur le corridor céréalier de la mer Noire, l’autre voie d’exportation des grains ukrainiens, qui génère aussi des tensions, sera prolongé au-delà du 18 mai, le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov ayant déclaré que la situation était dans une impasse. «Le marché commence à se faire à l’idée que ces livraisons venues d’Ukraine pourraient devenir plus limitées, même s’il n’y a pas de panique pour l’instant.
C’est le maïs qui serait le plus affecté», estime un analyste de la plateforme de courtage StoneX. Selon les derniers chiffres des Nations unies, près de la moitié des volumes exportés grâce au corridor ont porté sur du maïs depuis la mise en place de l’accord, contre 29% seulement pour le blé.
Parmi les éléments de pression baissière observée vendredi sur le marché européen, l’accord de principe annoncé par la Commission européenne permettant le transit des grains ukrainiens à travers les cinq pays voisins membres de l’UE.
A près de deux semaines de l’ultimatum du 18 mai, les tentatives de négociations continuent autour du Grain Deal sous l’égide de l’ONU et de la Turquie et ce, alors que du côté des officiels russes les critiques persistent selon le cabinet Agritel.
La Commission européenne affiche une estimation de production de blé à venir pour l’UE de 27 à 130,2 millions de tonnes, avec des exports pays tiers à 32,0 millions de tonnes, et un stock de report fin de campagne 2023/2024 à 22,3 millions de tonnes.
Les plus grands producteurs de blé sont la Chine, l’Inde, la Russie, les Etats-Unis, la France, l’Australie et le Canada. La Russie est le plus grand exportateur de blé, suivie des Etats-Unis, du Canada, de la France, de l’Ukraine, de l’Australie et de l’Argentine. L’Ukraine et la Russie représentaient près de 30% des exportations mondiales de blé avant le conflit de l’Ukraine.