Pour alléger la pression sur les ménages, alors que les nerfs sont à vifs du fait de l’augmentation excessive du coût de la vie, les pouvoirs-publics ont décidé de l’amélioration du programme de distribution de l’eau potable pour ce Ramadhan.
Mais qu’en sera-t-il à Témouchent après l’Aïd, et particulièrement en été avec l’afflux de milliers d’estivants ? Actuellement, et depuis les restrictions imposées en juin 2021, les 443 755 habitants de la wilaya en reçoivent pour 40% d’entre eux quotidiennement, 40% une fois tous les deux jours et 16% une fois tous les trois jours, pour des besoins évalués entre 66 563 à 88 751 m3/jour avec un ratio variant entre 150 et 200 m3/ habitant/jour.
Ces chiffres officiels, précise-t-on, ne constituent que des indicateurs puisque dans une même agglomération, des quartiers reçoivent plus d’eau que d’autres en raison de son relief qui fait que les habitations les plus en déclivité sont favorisées. Outre cette réalité, il fait défaut l’absence de transparence de la part de l’ADE quant au programme de distribution par quartier en termes de jours et d’heure de façon que les ménages puissent prendre leurs dispositions en connaissance de cause.
A ces questions, le directeur de wilaya des ressources hydriques répond en annonçant la probabilité que 2024 sonnera la fin des restrictions sur l’AEP, avec le retour à l’eau H24 pour 25 communes sur les 28 de la wilaya. Cette perspective est envisagée dans la mesure où les 180 000 m3/j d’eau de mer dessalée à Oued el Halouf vont profiter exclusivement à la wilaya de Témouchent. Elle sera concrétisée pour peu que d’ici-là un projet d’usine de dessalement pour la wilaya d’Oran soit achevé pour couvrir ses besoins.
En effet, ces derniers sont satisfaits en partie par le transfert des 50% de l’eau dessalée à Témouchent. Par ailleurs, l’autre contrainte que subit Témouchent en matière hydrique vient du fait que les eaux superficielles ne procurent plus que 5% de ses besoins et que les eaux souterraines ne fournissent plus une goutte.
De la sorte, Témouchent dépend à 95% de l’eau dessalée, ce qui soulève l’épineuse question de la sécurisation de l’AEP par des ressources diversifiées et pérennes. En outre, pour ce qui est des ressources superficielles, elles ne sont pas locales puisqu’il s’agit de lâchers depuis les barrages de Sekkak et Bougherara à Tlemcen à travers le lit de l’oued Tafna pour être récupérés par une prise juste en amont de son embouchure. Or, une grande partie de ces lâchers subissent une déperdition considérable.
Aussi, est-il de plus en plus question d’un projet de transfert depuis les deux barrages par canalisation.