Nombre de personnes, que ce soit les habitants de Aïn El Turk et celles et ceux appartenant à la société civile, réclament des autorités qu’elles enlèvent ce mur qui, une fois son implantation achevée, limitera l’accès à la mer et obstruera la superbe vue sur la Grande bleue.
Les réseaux sociaux sont montés sur leurs grands chevaux, ce week-end, quand ils ont appris que les autorités locales étaient en train d’ériger un mur le long de la côte de Aïn El Turk et ce, croit-on savoir, pour juguler, autant que faire se peut, le phénomène de la harga.
Dès lors que les premières images de ce mur en béton armé, gâchant par son érection le paysage marin de la station balnéaire de Aïn El Turk ont circulé sur la toile, les condamnations les plus vives n’ont eu de cesse de pleuvoir. «Le mur de la honte !», «une mesure absurde et inefficace», «une agression contre l’environnement et contre le beau», «une atteinte au domaine public», a-t-on pu lire sur facebook.
Dans la matinée de vendredi dernier, un sit-in a même été organisé par les habitants de Aïn El Turk pour réclamer des autorités qu’elles enlèvent ce mur qui, une fois son implantation achevée, limitera l’accès à la mer et obstrue d’ores et déjà la superbe vue sur la Grande bleue.
Hier, nous avons pu voir, de visu, ce qu’il en est, et autant dire que ce fameux mur a été érigée, jusqu’à l’heure actuelle du moins, en deux endroits différents, à l’est du côté de la plage les Dunes et de l’ouest à Trouville. Entre deux pans de mur, imposants et haut de plusieurs mètres, une sorte de porte est percée pour ne pas complètement boucher l’accès à la mer. «On veut nous imposer de descendre à la mer par la petite porte !», diront certains avec ironie.
Le but serait que les zodiacs et autres semi-rigides, ramenés par des harraga, «buttent» sur ces murs en béton armé, et qu’ils n’atteignent pas facilement la surface liquide. Cela dit, pour le moment du moins, ce mur en béton n’a pas encore obstrué le long de la côte de cette cité balnéaire, le front de mer séparant la plage de l’Eden de celle des Dunes, qui offre une vue resplendissante sur la plage et ne semble par concernée par l’édification du fameux mur.
Au niveau de Trouville, nous avons rencontré, hier, des travailleurs conduisant des engins et s’affairant à «placer» ces pans de murs à la lisière de la côte. L’un d’eux nous a informés que cette entreprise, en vérité, a débuté le mois de décembre dernier. Bien qu’avouant ne pas connaître les tenants et les aboutissants de cette affaire, il s’est contenté de nous dire que cette mesure vient effectivement des autorités («ed-dawla») et que «tout porte à croire que c’est pour contrer la harga».
A Aïn El Turk, les habitants étaient, bien entendu, indignés par cette mesure prise unilatéralement, sans les avoir au préalable consultés, ce qui ne les a pas empêchés de garder dans leurs réponse un brin d’ironie. «Ainsi, par ce fameux mur, ils croient pouvoir mettre fin à la harga ! Comme si c’était aussi simple», dira un chauffeur de taxi.
Un autre, habitant à Trouville même, affirmera que l’implantation de ce mur n’est qu’à titre «provisoire» et qu’il ne tarderait pas à être enlevé. Enfin, sur les réseaux sociaux, une internaute émettra cette réflexion : «Alors que l’intention de départ est de combattre la harga, cette mesure va peut-être l’encourager !».