Abdelmadjid Attar. Ancien ministre de l’Energie : «L’Algérie se réapproprie sa place de leader en Afrique et de partenaire de premier plan de l’Europe»

24/07/2022 mis à jour: 04:31
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Abdelmadjid Attar. Ancien ministre de l’Energie / Photo : D. R.

L’ancien ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, qui gère aujourd’hui son propre cabinet d’études et de conseil dans les domaines de l’énergie, l’hydraulique et l’environnement, évoque dans cet entretien le rôle de l’Algérie dans la garantie de la sécurité énergétique des pays européens.

  • L’Algérie vient de signer un important contrat pour le partage de production avec Eni, Occidental et Total. L’Algérie est en train de se faire une place de choix dans le secteur des hydrocarbures, (pétrole et gaz). Qu’en pensez-vous?

On peut effectivement considérer que ce qui est en train de se concrétiser est semblable à l’avènement de la loi 86-14, car le premier grand partenariat concrétisé en 1988 s’est fait avec Anadarko, et celui de 2022 sous l’égide de la loi 19-13 se fait sous le pilotage d’OXY qui a racheté Anadarko en 2019, et va par conséquent poursuivre plus de trois décennies de partenariat dans une nouvelle phase aussi prometteuse que la précédente, avec un contrat aussi important de 4 milliards de dollars et un programme de travaux aussi important. L’Algérie est incontestablement en train de se réapproprier sa place de leader dans le secteur des hydrocarbures en Afrique et en Méditerranée.

  • Dans le contexte de crise actuel, l’Algérie se positionne comme partenaire de premier plan pour l’Europe. De meilleures perspectives pour le gaz algérien dans les prix n’arrêtent pas de progresser...

Le monde et le contexte énergétique mondial sont en train de changer de façon fondamentale, et les échanges énergétiques entre pays et régions ne seront plus les mêmes qu’ils étaient il y a un peu plus d’une décennie. Les acteurs énergétiques sont aussi en train d’adopter de nouvelles stratégies.

L’Algérie a non seulement les ressources énergétiques, qu’elles soient fossiles ou renouvelables, mais aussi les moyens humains et réglementaires (nouvelle loi pétrolière 19-13) pour se positionner en tant que partenaire de premier plan au sein du bassin méditerranéen et en particulier pour l’Europe.

Elle a déjà joué ce rôle vis-à-vis de tous ses partenaires grâce notamment au respect de ses engagements en tous temps et tous lieux. Avec les perspectives en gaz qu’elle possède, un marché très favorable qui le demeurera encore plusieurs années, elle est condamnée à réussir.

  • Ne pensez-vous pas qu’il était temps que l’Algérie exploite toutes ses ressources, le renouvelable et le non-conventionnel, pour qu’elle puisse renforcer sa position dans la région, et mettre de son côté tous les atouts pour refonder son économie en la diversifiant ?

Actuellement et probablement pour la période de transition de quelques années que je viens de citer, la préoccupation primordiale de tous les pays du monde est la sécurité énergétique, laquelle passe par la possession des ressources énergétiques, ou alors la fiabilité de leur origine et des voies d’approvisionnement.

L’Algérie est le seul pays méditerranéen qui remplit toutes ces conditions, et c’est en les mettant au profit de son plan de développement, qu’elle arrivera durant ces quelques années à non seulement sortir de la dépendance de la rente pétrolière, refonder son économie, mais aussi assurer sa propre sécurité énergétique à long terme.

Cette sécurité énergétique est parfaitement atteignable à moyen et long termes, grâce aux ressources gazières, mais aussi les énergies renouvelables qui peuvent et doivent elles-mêmes s’accompagner d’une industrie du renouvelable, créatrice de beaucoup d’emplois. 

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