Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé hier qu’une appartenance de l’Ukraine à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan) «garantirait sa sécurité», rapporte l’AFP.
Une option à laquelle la Russie s'oppose. «Nous comprenons qu’une appartenance à l’Otan garantirait notre sécurité et notre souveraineté territoriale», a déclaré le président Zelensky lors d’une conférence de presse avec le chancelier allemand, Olaf Scholz, à Kiev. Aussi, il a présenté le gazoduc controversé Nord Stream 2, qui doit relier la Russie à l’Allemagne en contournant l’Ukraine, comme «une arme géopolitique», estimant que Kiev et Berlin ont «certains désaccords dans leur évaluation» de l’impact de ce projet.
De son côté, le chancelier allemand a appelé hier Moscou à saisir les «offres de dialogue» destinées à aboutir à une désescalade de la crise ukrainienne. «Les activités militaires de la Russie à la frontière ukrainienne ne sont pas compréhensibles. Il n’y a pas de motifs raisonnables pour un tel déploiement militaire», a déclaré le chancelier allemand attendu aujourd’hui à Moscou. «Personne ne doit douter de la détermination et de la préparation de l’UE (Union européenne, ndlr) à réagir en cas d’attaque de l’Ukraine», a-t-il ajouté.
Et de mettre en garde : «Nous prendrons des mesures de grande envergure qui auront des répercussions importantes sur les possibilités d’évolution économique de la Russie.» «C’est ce que je soulignerai (…) à Moscou», a-t-il assuré, réaffirmant que «la souveraineté et l’intégrité territoriales de l’Ukraine» sont «non négociables». «C’est pourquoi nous attendons de la Russie des pas en avant incontestables vers la désescalade», a-t-il poursuivi.
Le chancelier, dont le pays a été soupçonné de ménager la Russie, notamment pour des raisons économiques, a également soutenu que son pays compte poursuivre «avec détermination» son soutien économique à Kiev. «Aucun pays au monde n’a soutenu financièrement l’Ukraine aussi fortement que l’Allemagne au cours des huit dernières années», a-t-il observé. «Face à l’influence étrangère, nous avons veillé à son autonomie et à sa résilience. Et je peux vous assurer que nous poursuivrons ce soutien avec la même détermination», a-t-il ajouté.
Sanctions et inquiétude
Un peu plus tôt dans la journée, les ministres des Finances du G7 ont assuré être prêts à imposer «dans un délai très courts» des sanctions économiques et financières aux «conséquences massives et immédiates sur l’économie russe» en cas d’agression militaire contre l’Ukraine. «Notre priorité immédiate est de soutenir les efforts visant à désamorcer la situation», ont indiqué les ministres des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, d’Allemagne, de France, d’Italie et du Japon, dans un communiqué.
Mais «toute nouvelle agression militaire de la Russie contre l’Ukraine fera l’objet d’une réponse rapide et efficace», assure le groupe des sept grandes puissances, présidé cette année par Berlin.
Pour sa part, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a déclaré que la Russie a encore renforcé son dispositif militaire aux frontières de l’Ukraine au cours du week-end, malgré l’annonce par Moscou de la fin de certains exercices militaires. Le président russe, Vladimir Poutine, «a d’amples capacités à sa disposition», a déclaré J. Kirby à CNN. «Il continue d’envoyer des forces supplémentaires le long de cette frontière avec l’Ukraine, y compris au cours du week-end, et il dispose de bien plus que 100 000 (hommes).» «Ce n’est pas juste une question de nombre», a poursuivi le porte-parole. «Ce sont les capacités, ce sont des capacités en armement (...) qui vont des blindés aux unités d’infanterie en passant par les forces spéciales, les cyberattaques ou encore la défense aérienne et antimissile.»
Aussi, il a réaffirmé que le chef du Kremlin a toutes les capacités pour lancer «à tout moment» une «vaste offensive militaire très conventionnelle en Ukraine», ou encore une attaque plus réduite pour déstabiliser le pays.
Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a jugé possible un règlement diplomatique de la crise autour de l’Ukraine, proposant même de «prolonger et d’élargir» le dialogue.