Ce rendez-vous académique de grande envergure se veut comme un espace de débat et d’échanges constructifs pour «s’interroger sur un pays et une société, indépendants comme d’autres, parmi d’autres, et responsables de leur destin»
A l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance de notre pays, un important colloque international sera organisé à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, les 23, 24 et 25 juin, par l’Institut français de géopolitique (IFG), avec le soutien d’IFG Lab, Panthéon-Sorbonne et Sorbonne Irice (Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe). Intitulé «Algérie 1962-2022 : trajectoires d’une nation et d’une société», cet événement est le fruit de la collaboration de nombreux chercheurs et enseignants universitaires algériens, à leur tête Ali Bensaad, professeur à l’IFG et à l’université Paris VIII, qui est le responsable scientifique.
«La trajectoire indépendante du pays est dorénavant ancrée et inscrite dans la densité du temps et, depuis 60 ans, c’est comme pays indépendant que l’Algérie fait face à son destin et le construit. Aussi, c’est à l’Algérie indépendante et à ses trajectoires comme nation et comme société indépendantes que choisit de s’intéresser le colloque», expliquent les organisateurs dans leur argumentaire.
Ce rendez-vous académique de grande envergure se veut comme un espace de débat et d’échanges constructifs pour «s’interroger sur un pays et une société, indépendants comme d’autres, parmi d’autres, et responsables de leur destin, y compris sur la manière d’assumer et de faire face au passif des héritages aussi lourds et inhibants soient-ils».
Pendant les 60 dernières années, le peuple algérien a eu le temps de construire son histoire indépendamment de l’ancienne puissance coloniale. Or, l’idéal post-indépendance tant imaginé par les pères fondateurs de la nation algérienne n’est pas encore atteint.
C’est une histoire inachevée, toujours en cours. Les initiateurs de la rencontre à venir pensent qu’il s’agit là d’une histoire «qui détermine pour l’essentiel les dynamiques qui travaillent la société algérienne. Une histoire qui, même si elle en hérite des éléments, transcende le seul moment colonial et son pendant de guerre de libération, et ne saurait y être enfermée.
Figer la trajectoire du pays dans ce moment participe du déni de la complexification de la société algérienne, et surtout d’une volonté de négation des dynamiques et évolutions qui portent cette société vers un désir d’approfondissement de son émancipation».
Les auteurs rappellent que la société algérienne ne cesse de manifester son attachement aux promesses premières de l’Algérie indépendante, celles de la liberté, de la justice sociale et de la modernité, et ce, depuis les premières années de l’indépendance jusqu’au hirak : «Interrogeant et contestant les pratiques autoritaires et prédatrices du régime politique, qui ont contrarié, voire combattu tout autant l’émergence d’une citoyenneté que celle d’un développement économique et social, les débats au sein du hirak ont également fait émerger des questionnements qui travaillent la société de son intérieur.
La question sociale, celle du patriarcat, la condition des femmes, la place du religieux dans l’ordre social et politique ou la question de la diversité linguistique et culturelle sont autant d’interrogations qui conditionnent le devenir du pays.»
C’est donc un cadre de réflexion et de regard critique qui s’annonce déjà salutaire, pour mieux comprendre dans son ensemble la trajectoire de 60 ans d’indépendance. Pour information, ce colloque sera accessible en présentiel et en distanciel à condition de s’inscrire en ligne sur geopolitique.net
Vous pouvez aussi y découvrir le programme complet des conférences.