Inde : le pays ouvre les portes de ses prisons aux détenus en attente de jugement

20/11/2024 mis à jour: 07:16
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Faute de moyens budgétaires et à cause d’une procédure désuète héritée de l’Empire britannique, la justice est souvent rendue avec d’interminables retards en Inde, au détriment des victimes.

L'Inde prévoit de libérer des dizaines de milliers de détenus en attente de jugement, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Amit Shah, tout en affirmant que le pays aurait bientôt le système judiciaire « le plus rapide » au monde. Il a déclaré vouloir qu’aucun détenu ne reste incarcéré sans jugement au-delà d’une période équivalente à un tiers de la peine maximale encourue d'ici au Jour de la Constitution, le 26 novembre. Cette mesure vise à remédier aux retards chroniques de la justice indienne, souvent attribués à un manque de moyens et à des procédures héritées de l’époque coloniale britannique.

Le ministère de la Justice a recensé 533.000 dossiers ouverts depuis 20 à 30 ans, et près de 3.000 datant de plus de 50 ans. Début 2024, les prisons indiennes comptaient 134.799 détenus provisoires, dont 11.448 emprisonnés depuis plus de cinq ans. Amit Shah a annoncé qu'une partie de ces détenus serait remise en liberté sous contrôle judiciaire, tout en précisant que les accusés des crimes les plus graves seraient exclus de cette mesure. Il a également indiqué que si un procès n’est pas initié dans un délai raisonnable, les tribunaux devront examiner les demandes de libération conditionnelle.

Malgré cette initiative, le système judiciaire indien reste confronté à des défis considérables. Le pays dispose d’un magistrat pour 21 millions d’habitants, un sous-effectif criant. L'an dernier, la Cour suprême avait elle-même critiqué la lenteur de la justice, comparant son rythme à celui d’un escargot. Amit Shah a toutefois promis qu’en dix ans, la justice pénale indienne deviendrait l’une des plus modernes, rapides et technologiquement avancées au monde.

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