La relation avec les Etats-Unis est l’un de «nos partenariats internationaux les plus solides de ces
dernières années», a déclaré à la presse avant cette visite la diplomatie indienne.
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, qui a développé une relation de proximité avec Donald Trump sous son premier mandat, est attendu hier à Washington, où il espère renouer la bonne entente avec le président américain dans un contexte de tensions mondiales sur le commerce. Narendra Modi, fort de la victoire du parti Bharatiya Janata (BJP), formation nationaliste hindoue qu’il dirige, lors d’un récent scrutin dans la province de Delhi, doit être reçu par le président américain aujourd’hui à la Maison-Blanche.
Ce dernier n’a guère évoqué le géant indien depuis son entrée en fonction mi-janvier, mais la visite de N. Modi aux Etats-Unis survient, alors que le républicain brandit l’arme des droits de douane à tout- va, visant aussi bien des pays alliés que la Chine.
La relation avec les Etats-Unis est l’un de «nos partenariats internationaux les plus solides de ces dernières années», a déclaré à la presse avant cette visite le plus haut responsable du ministère indien des Affaires étrangères, Vikram Misri. Dans un message publié sur X, le 20 janvier, le jour de l’investiture de Donald Trump, N. Modi s’est dit «impatient» de «travailler de nouveau en étroite collaboration» avec le nouveau président.
Lors d’un échange quelques jours plus tard, Donald Trump, qui affiche sa volonté de rééquilibrer la balance commerciale des Etats-Unis, a cependant insisté auprès de N. Modi pour qu’il établisse des liens commerciaux «équitables» entre les deux pays. Le commerce et les droits de douane, les relations avec la Russie ou l’immigration apparaissent comme autant de sources de tensions bilatérales.Mais l’Inde a déjà donné des gages de bonne volonté.
Delhi a par exemple accepté le rapatriement de 110 migrants expulsés par les Etats-Unis à bord d’un avion militaire américain. Les deux dirigeants discuteront également du renforcement du groupe dit «Quad», une alliance en matière de sécurité dans la région Asie-Pacifique, qui inclut également le Japon et l’Australie.
Convergence d’intérêts
L’Inde doit accueillir dans le courant de l’année les dirigeants de ce groupe, considéré comme un contrepoids au renforcement militaire de la Chine. Le chef de la diplomatie indienne, Subrahmanyam Jaishankar, a été invité à la cérémonie d’investiture du président Trump. Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, l’a également reçu pour une réunion de ses homologues du «Quad», sa toute première réunion organisée le jour même de son entrée en fonction le 22 janvier, témoignant de l’importance accordée à ce format.
La dernière visite de N. Modi aux Etats-Unis remonte à juin 2023 où il a été reçu en grande pompe par le président d’alors, Joe Biden, avec tous les honneurs d’une visite d’Etat. Fait rare, il a accepté de participer à une conférence de presse conjointe et répondu, visiblement malgré lui, à une question d’une journaliste sur les minorités religieuses en Inde.
Selon V. Misri, l’Inde et les Etats-Unis ont une «convergence évidente d’intérêts» dans des secteurs comme le commerce, l’investissement, la technologie, la coopération en matière de défense, ou la lutte contre le terrorisme et la sécurité de la région Asie-Pacifique. Lors d’un récent échange téléphonique avec le Premier ministre indien, Donald Trump a jugé qu’il est «important que l’Inde augmente ses achats d’équipements militaires américains», selon la Maison-Blanche.