Importations pour la revente en l'état : Facture en baisse de 5% en 2022

04/04/2023 mis à jour: 21:32
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Les spécialistes recommandent une rationalisation des importations - Photo : Sami K.

Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations œuvre actuellement à dresser un état des lieux de la situation actuelle par rapport au dispositif mis en place en 2022 qui vise à recadrer l’importation destinée à la revente en l’état.

Une annonce faite hier par Souhila Abellache, chargée d’étude et de synthèse auprès du cabinet du ministre du Commerce lors de son passage à la Chaîne III.

Elle a tenu de prime abord à lever une ambiguïté en soulignant qu’il n’y a pas eu «d’instruction pour interdire les importations, bien au contraire, car l’importation est indispensable pour fournir la production nationale en intrants», estimant dans la foulée son impact «à -5% en 2022 par rapport à l’année précédente».

Il s’agit plutôt d’aller graduellement vers un recadrage pour organiser les importations plutôt qu’à les réduire. C’est l’une des missions prioritaires et un dossier ouvert sur la table du nouveau ministre Tayeb Zitouni. Il y avait, par le passé, une certaine anarchie.

Pour les pouvoirs publics, il faut remettre de l’ordre dans un secteur névralgique à grand impact économique et social.

Elle a annoncé qu’après l’assainissement des registres de commerce de classe 4 dédiés à la revente de produits en l’état, et par l’application du décret 21-94 du 9 mars 2021 qui introduit la spécialisation, le nombre est passé de plus de 41 000 à 14 000 importateurs spécialisés.

La nomenclature des produits accrédités à l’importation a également été enrichie par ce décret. «On est passé de 11 à 31 groupes», avec  une hausse des sous-groupes contenus dans chaque groupe, portant ainsi leur nombre à 102 contre une trentaine avant le décret.

Objectif : «savoir qui importe quoi et dans quel domaine». Les opérateurs économiques nationaux sont obligés de faire appel à des importateurs spécialisés dans la revente en l’état, car «le tissu économique algérien est majoritairement composé de petites et moyennes entreprises (PME) et que celles-ci ne sont pas en mesure d’assurer elles-mêmes leurs opérations d’importations d’intrants».

Chiffres à l’appui, elle explique : «Nous avons clôturé l’année 2022 avec 38,99 milliards de dollars d’importations.

Dans la composition des importations, il faut distinguer trois types : le chapitre équipement, qui n’a pas dépassé 1,82 milliard de dollars l’année écoulée contre 1,79 milliard en 2021, le chapitre fonctionnement,  qui pèse aussi sur la balance et qui est passé de 12,49 à 13 milliards entre 2021 et 2022.

Vient enfin le chapitre revente en l’état, clôturé à 14,40 milliards de dollars en 2021 contre 13 milliards et demi en 2022». Souhila Abellache est revenue aussi sur les marchandises en souffrance dans les ports et aéroports. Un autre dossier actuellement à l’étude.

Un comité a été installé au ministère du Commerce pour examiner tous les avis d’arrivée des marchandises en souffrance, pour lesquelles les opérateurs disposent des autorisations d’importation et accélérer leur traitement.

Le blocage des marchandises entraîne des désagréments au niveau des ports et surtout des frais d’immobilisation (surestaries) facturés en devises.

Cette situation est constatée au moment où les pouvoirs publics ne ménagent aucun effort pour réduire la facture des importations en général afin d’assurer une utilisation rationnelle des réserves de change.

Le problème des surestaries se pose en Algérie depuis des décennies et n’a jamais trouvé une solution définitive.

Cependant, elle met en évidence l’existence d’opérations d’importations lancées sans domiciliation bancaire, ce qui est «contraire aux dernières instructions ministérielles».

«Les dossiers seront étudié au cas par cas», a-t-elle averti. Les importateurs activant dans ce domaine sont obligés de finaliser les procédures de domiciliation bancaire avant d’entamer l’opération d’importation.

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