Importante baisse des mariages en 2020

27/01/2022 mis à jour: 05:08
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Les Algériens seraient moins nombreux à convoler en justes noces, si l’on en croit les dernières données de l’Office national des statistiques (ONS).

Les mariages ont marqué un net déclin au cours de l’année 2020 avec un total de 283 000 mariages enregistrés, en baisse de plus de 10% par rapport à 2019, selon la même source. «Les bureaux de l’état civil ont enregistrés 283 000 unions au cours de l’année 2020, soit une baisse relative de plus de 10% par rapport à 2019 (315.000 mariages)», a indiqué l’ONS dans son dernier rapport annuel sur la démographie en Algérie. Ainsi, le taux brut de nuptialité est passé de 7,26 pour 1000 en 2019 à 6,41 pour 1000 en 2020.

De prime abord, il apparaît évident que la baisse enregistrée est directement liée à la crise sanitaire de la Covid-19 ayant causé – surtout durant l’année 2020 – bon nombre de reports de fêtes de mariage. Le fait est que les mariages ont été interdits lors du premier confinement. Ils ont par la suite pu être contractés, mais uniquement sur les papiers dans la mesure où les fêtes de mariage restaient interdites.

Ce n’est d’ailleurs qu’en novembre 2021 que les salles de fêtes ont pu rouvrir sous certaines conditions. Et elles ont été refermées avant-hier suite à une décision du Premier ministre, ministre des Finances Aïmene Benabderrahmane d’interdire tous les rassemblements et les grandes réunions. Mais à y regarder de plus près, il apparaît que la tendance baissière avait déjà été entamée avant l’avènement du coronavirus.

En effet, après avoir connu une évolution «relativement importante» (10,13 pour 1000 en 2013), le taux brut de nuptialité a entamé, d’après les chiffres de l’ONS, sa décroissance en 2014 avec 9,88 pour 1000. Cette tendance baissière s’est poursuivie durant les cinq années qui ont suivi, «mais avec un rythme plus accéléré en 2020», pour atteindre 6,41 pour 1000 en 2020, soit le même niveau qui a été observé au début des années 2000.

«Nonobstant l’effet partiel de la conjoncture induit par la pandémie, cette baisse continue de la nuptialité conforte une fois de plus l’hypothèse de l’impact de la modification de la structure par âge de la population sur le volume des mariages», note la même source.

L’analyse de l’évolution de la population âgée de 20 à 34 ans, où se contractent 80% des mariages selon les données du recensement général de la population de 2008, fait ressortir une régression du volume de celle-ci d’une allure assez visible à ces dernières années, en passant de 10,997 millions en 2015 à 10,427 millions en 2020.

Selon l’ONS, la corrélation entre l’évolution du volume de la population entre 20 et 34 ans et celui des mariages est «clairement établie». «Avec le maintien de la baisse du volume de cette population dans les années à venir, et en l’absence d’autres éléments qui peuvent interférer sur le phénomène, il est probable que la baisse des mariages se poursuivra jusqu’à l’horizon 2025-2030», anticipe l’organisme des statistiques. 

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